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Centre-Ville : une stratégie d’ « enfumage », d’encerclement et de pourrissement
Alors qu’une apparence de concertation est censée exister avec les CCQ, la municipalité avance masquée. Elle est déjà en train de jeter les premiers jalons d’un projet a minima pour le centre-ville, en évitant d’organiser un débat public sur son devenir et sans écouter les habitants concernés...


L’espoir d’un grand débat sur le devenir du centre-ville
En 2009, la ville lançait une étude sur le centre-ville. Les CCQ avaient même été consultés à l’époque sur le contenu du Cahier des Charges de la mission qui allait être confiée à un cabinet d’architecte-urbaniste-paysagiste. C’est dire qu’on allait voir ce qu’on allait voir ! Tout commençait donc sous les meilleurs auspices et on a pu croire un moment qu’un grand débat public allait être engagé pour définir les ambitions d’un centre-ville pour les décennies à venir, en lien avec l’accroissement prévu de la population...

Une ambition vite déçue...
Mais les désillusions sont arrivées très vite :

Le périmètre d'études aurait dû intégrer
les îlots de rénovation sur la Route
de Beaufort
Un diagnostic incomplet
- un périmètre d’étude ne correspondant pas, loin s’en faut, à ce qui a été reconnu comme constituant le cœur de la ville de St Barth avec ses portes d’entrée aux carrefours Coubertin-Marmitière, Route de Beaufort-Marmitière, Route d’Angers-Gemmeterie.. Ce qui revenait donc d’emblée, à exclure de l’étude un certain nombre d’ilots promis pourtant rapidement à une restructuration certaine, notamment entre les carrefours de Verdun-Jean Jaurès et de la Marmitière-Jaudette... Ce qui par voie de conséquence, ne pouvait conduire qu’à un diagnostic incomplet...

- un manque total de réflexion prospective sur les besoins de la population à l’avenir pour définir les futurs équipements publics ou privés qui pourraient s’installer dans le centre-ville

- l’absence de réflexion sérieuse sur le patrimoine existant afin de définir ce qui mériterait d’être  maintenu pour diversifier le paysage urbain et pour maintenir la mémoire de la commune

- l’impasse quasi totale sur toutes les questions d’accessibilité au centre-ville : quelle place pour les voitures et les autres modes et comment gérer les transits en provenance de Trélazé ou d’ailleurs ? Quelle priorité pour la ligne à haut-niveau de service qui doit relier St Barth à la gare d’Angers en 15mn et si celle-ci doit ou non traverser à terme le centre-ville ?...

Bref, la municipalité a occulté toutes les questions qui méritaient d’être débattues, celles qui exigent que des choix courageux et difficiles soient engagés dès maintenant pour faire en sorte que le centre-ville s’adapte bien aux besoins futurs, celles enfin qui peuvent également susciter des mécontentements, voire fâcher alors qu’on est à moins de deux ans des élections municipales.

Une vision étriquée du centre-ville
La « montagne » a donc accouché d’une souris :
Le "fer à repasser"
-         un périmètre étriqué se limitant aux ilots déjà engagés (Coubertin et Beaufort-Pasteur) ainsi qu’au fameux « fer à repasser »,
-          un diagnostic qui se limite à établir un état des lieux sans analyser en profondeur les questions évoquées ci-dessus,
-          un ensemble de propositions de rénovation complète d’ilot qui ne repose sur aucune analyse sérieuse et approfondie du patrimoine et des potentialités urbaines existantes
-          des propositions d’aménagement de voirie sans avoir au préalable défini et hiérarchisé leurs fonctions et qui font l’impasse sur les transports en commun
Bref, une fois de plus on a mis les charrues avant les bœufs et on ne sait donc toujours pas quelle image pourrait avoir le St Barth des années 2025-2030 dont il faut déjà  pourtant esquisser les grands contours dès aujourd’hui.

Une stratégie d’encerclement et de pourrissement
Mais le pire dans tout ce gâchis est que la municipalité est en train de « ballader » tout le monde :
-         les CCQ en occultant les grandes questions évoquées ci-dessus et en tronquant le débat sur le devenir du centre-ville
-          les habitants car ils ont certainement des choses à faire valoir
-          les propriétaires concernés dans les ilots de rénovation car le maire – ou les fonctionnaires de la mairie lorsque le maire ne veut pas les recevoir- raconte à chacun individuellement ce qu’il a envie d’entendre en restant très évasif sur la réalité des projets et sur les échéances... D’après lui, il ne devrait rien se passer avant une quinzaine d’années, ce qui est évidemment totalement impensable. Après lui le déluge en quelque sorte.

Cependant, certains de ces propriétaires, pas tombés de la dernière averse et qui comprennent bien ce qui se trame, s’interrogent sur le devenir de leurs biens à moyen et long terme et surtout sur la possibilité qui leur sera donnée ou pas de continuer à vivre dans leur maison familiale...

L'appartement acheté se trouve au 2ème
étage de l'immeuble du Crédit Mutuel
Pendant ce temps aussi, la mairie commence à écrire le scénario de sa stratégie d’ « encerclement » en achetant en catimini le premier appartement dans l’ilot du « fer à repasser », ce qui annonce clairement la couleur. Et on sait que d’autres vont suivre et que des tractations sont déjà en cours pour enclencher le processus sans tambour, ni trompette.

La ville, directement ou par l’intermédiaire d’ALM, va dorénavant certainement préempter au coup par coup tout ce qui sera à vendre dans ce secteur et elle engagera le moment venu, lorsqu’elle aura déjà acquis suffisamment de biens et que tout se sera progressivement dégradé, une DUP pour acquérir les biens des derniers récalcitrants.

De l’urbanisme au coup par coup, sans vision globale et sans un schéma directeur qui permette de donner de la lisibilité et de la cohérence à l’ensemble, comme on a toujours fait à St Barth depuis plus 40 ans, voilà ce qui est train de se tramer pour le centre-ville, sous le couvert d’une pseudo concertation avec les CCQ...

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