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Biopole : les difficultés sont-elles surmontables et pourront-elles être surmontées?


Au-delà des enjeux financiers propres à Biopole où la réception n’est toujours pas prononcée, il en va de la crédibilité du procédé industriel lui-même...


Lorsque les élus angevins avaient eu connaissance des difficultés du procédé industriel TMB à Montpellier et ailleurs, le constructeur Vinci et l’exploitant Véolia avaient apporté la garantie que les défauts constatés seraient corrigés et que Biopole serait irréprochable, avec un niveau de performances qui en ferait une sorte de modèle exportable. Sachant que l’incinération est pratiquement devenue taboue en France, il est évident en effet que ce procédé industriel réputé écologique constitue un fer de lance pour les industriels concernés. Il s’agit en effet pour eux de pénétrer un marché en pleine expansion auprès des collectivités territoriales confrontées à l’accroissement permanent des quantités de déchets ménagers à traiter et à l’alourdissement des coûts pour les usagers.

Si Biopole ne parvient pas à atteindre les objectifs fixés, et que surtout les nuisances constatées perdurent, ils craignent que le procédé industriel lui-même perde définitivement son label de solution écologique de traitement des déchets ménagers, au point que les grandes agglomérations ne voudront prendre aucun risque pour l’adopter. Déjà, le jugement du tribunal de Versailles (voir édition du mois de mai) pour le projet de l’Est parisien d’une usine TMB géante à Romainville, semble sonner comme un avertissement sérieux.

Tri des déchets par les usagers :
ils peuvent mieux faire!
A Biopole, personne ne ménage ses efforts pour essayer de sortir des difficultés constatées depuis deux ans, l’association des riverains elle-même faisant preuve de patience et apportant sa pleine collaboration pour suivre les aménagements successifs que le constructeur et l’exploitant mettent en œuvre dans l’usine pour tenter de supprimer les nuisances.

Le bilan présenté lors de la dernière rencontre n’incite pas à un optimisme excessif. Si le compost produit par l’usine est de nouveau utilisable par les agriculteurs depuis le mois de mars dernier, ce qui constitue un point évidemment très positif, les mauvaises odeurs sont toujours là, de même que les mouches.


SEBio reconnaît volontiers que les moyens de suivi et de traitement mis en place par l’exploitant pour éradiquer ces mouches sont importants. Malheureusement, les constats qui ont été faits ne sont pas réjouissants. Ainsi, on sait qu’on a affaire à une espèce appelée « la fausse mouche » qui a la capacité d’hiberner et qui réapparaît donc dès que la température extérieure remonte. Le traitement appliqué doit être hebdomadaire et bien contrôlé pour éviter toute conséquence fâcheuse sur l’environnement et sur la santé. Répulsifs chimiques mais avec le risque de repousser les mouches dans l’environnement de l’usine, destructeurs électriques des larves d’une efficacité toute relative, actions préventives de l’exploitant consistant à mieux gérer le stock tampon de déchets en attente et la fraction de déchets 0-60mm dans les digesters... rien n’est laissé de côté. Malgré cela, les signalements des riverains concernant la présence de mouches restent nombreux !

L'énorme tube dans lequel
doivent passer nos déchets
Le bilan d’exploitation de l’usine n’a pas lui non plus varié de manière significative au cours des cinq premiers mois de l’année. Les résultats constatés sont surtout liés aux modifications imposées par ALM concernant l’obligation qui a été faite à certains industriels de s’occuper directement de la collecte et du traitement de leurs déchets. La part des refus constatée est également liée à la part des composts réutilisés en agriculture ; celle-ci remonte en charge doucement depuis le mois de mars, les intempéries du printemps n’ayant pas été très favorables pour leur épandage dans les champs. L’énergie vendue est elle aussi variable. Enfin, les campagnes de mesure des rejets de l’usine (SO2...) n’ont rien montré d’anormal.

En conclusion, on peut dire qu’on est toujours dans les ajustements et que le fonctionnement de l’usine est encore loin de la stabilisation souhaitée et des objectifs de performance du cahier des charges. Quant aux nuisances subies par les riverains et le personnel de l’usine, personne ne peut malheureusement encore affirmer qu’on finira par en venir à bout. 


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