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EDITO septembre 2011

Elargir le périmètre d'étude
          Lorsque l’on analyse dans le détail le dossier du futur centre-ville qui vient d’être présenté par un cabinet d’études après le diagnostic établi au printemps dernier, force est de constater que les perspectives annoncées manquent singulièrement d’ambition et de vision prospective ! On sait déjà comment seront aménagées les rues du centre mais on ne sait pas ce qui doit se passer dans les ilots promis à la rénovation (à l’exception de deux d’entre eux). Et ce n’est pas la faute des techniciens car pour aller de l’avant il faut aussi une grande volonté politique!

         
          La grandeur et la dynamique des villes résultent souvent de l’ambition de maires visionnaires qui ont su anticiper et faire face aux résistances et à l’adversité pour imposer des grands projets quelquefois en avance sur leur temps. Edmond Hervé à Rennes avec son métro, Georges Frêche à Montpellier avec Antigone et son projet pharaonique de relier la ville à la Méditerranée, Alain Juppé à Bordeaux avec le tramway et la reconquête des quais de la Gironde, Raymond Barre et à sa suite Gérard Collomb à Lyon avec le projet Confluence et l’aménagement des quais du Rhône... et beaucoup autres !

          A Angers, dans la continuité de l’action de Jean Monnier pendant une vingtaine d’années, l’aménagement de la gare et le projet Gare+, St Serge, les quartiers réhabilités et les Hauts de St Aubin, le tramway (avec la 2ème ligne à venir) et surtout, la reconquête des berges de la Maine sur plusieurs centaines d’hectares et sur deux ou trois décennies, participent de la même ambition et ont pour finalité de propulser notre agglomération comme une cité dynamique du XXIéme siècle...

          Et St Barth dans tout ça ?

          Notre ville ne se situe évidemment pas au même niveau, mais ce n’est pas pour autant qu’elle ne doit pas elle aussi se projeter dans l’avenir er faire preuve d’ambition elle aussi. Durant le très long mandat de Jean Gilles, la ville s’est développée à l’ombre d’Angers, un peu au fil de l’eau, dans la grande vague des « trente glorieuses », avec pragmatisme mais sans vision prospective. Durant son éphémère mandat, Gérard Pilet a pu réaliser le difficile projet de centre-ville qui était en panne par manque d’ambition et de cohérence. Il a aussi lancé La Reux-les Cordelles que la nouvelle municipalité a repris à son compte... Et après ?

          Cette municipalité élue en 2006 réalise aujourd’hui ce qui a été pensé par la précédente. Mais avec le SCoT qui va être approuvé et le PLU qui suivra, elle est à son tour au pied du mur, en charge de penser dès maintenant les projets du futur. Elle a lancé une réflexion sur le centre-ville, étude qui est en train d’aboutir... Le moins que l’on puisse dire est que cette réflexion manque singulièrement de vision et d’ambition : périmètre étriqué qui ne tient même pas compte des perspectives du SCoT pour les quinze prochaines années, aucune réflexion sur les déplacements ni sur les équipements nécessaires aux 15000 habitants prévus, aucune stratégie de reconquête d’espaces du centre-ville appelés à changer de destination... Pire : pour l’heure c’est la seule recherche éperdue de recettes à court terme pour financer les projets en cours qui semble guider son action.

          La reconquête des centres-villes est un art difficile entre d’un côté la préservation du patrimoine qui en constitue la mémoire et de l’autre, la nécessité de détruire le bâti ancien et dégradé pour reconstruire. A St Barth, on ne peut qu’être surpris de l’attitude du maire face aux interrogations des populations qui se savent concernées par les mutations futures du centre-ville. D’une réunion à l’autre, il dit à chacun des propriétaires concernés ce que ceux-ci veulent entendre sans jamais avoir le courage d’annoncer ce qui est quelquefois inéluctable. Affirmer que telle maison ne sera pas touchée, en contradiction formelle avec des orientations qui s’imposeront de manière évidente et qui figurent même déjà sur les plans, proclamer urbi et orbi que la ville n’achètera que les terrains que les propriétaires accepteront de vendre de gré à gré sans jamais forcer quoi que ce soit, tout cela relève manifestement de la dissimulation et d’un manque évident de courage, si ce n’est de l’incompétence !

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