LES ACTUS DU MOIS

Vox populi, vox dei !  La pétition constituerait-elle un outil plus efficace que les instances normales de concertation et de décision au sein de la vie communale pour obtenir ce que l’on souhaite ? C’est peut-être le sens qu’il faut donner au succès obtenu par les résidents de la Venaiserie...

Lorsque le CCQ Venaiserie-Centre avait été saisi par la municipalité au sujet de l’aménagement du quartier de la Venaiserie en lien avec la réalisation de la piscine, il s’agissait à l’époque d’examiner dans le détail toutes les questions liées à l’accessibilité tous modes de déplacement confondus et de rechercher de nouvelles places de stationnement. A partir de scénarios proposés par un cabinet spécialisé, le CCQ avait pris l’initiative de réunir la population du quartier pour valider l’un des scénarios. Celui-ci a par la suite été accepté par la municipalité et il est en cours de réalisation... Cette opération fut considérée à juste titre comme un exemple réussi de démocratie participative...

Création de nouveaux parkings

           A cette époque, il n’avait pas été question des réseaux à compléter ou à renforcer, ni du câblage, travaux que la ville souhaitait également réaliser concomitamment. Depuis le printemps, de nombreuses tranchées ont déjà été ouvertes un peu partout par les différents maîtres d’ouvrage de réseaux et depuis le début de l’été, les travaux d’aménagement, en lien avec le chantier de la piscine, vont bon train pour créer du stationnement tout autour de l’ilot comprenant le collège et le petit bois, ainsi que devant le centre aéré de la Venaiserie. Une profusion de parkings que certains mauvais esprits pourraient interpréter comme une entorse au Développement Durable qui prône au contraire l'incitation à l'usage des transports collectifs et des modes doux... Mais passons!

Quoi qu'il en soit, lorsque l’ensemble du chantier sera achevé, les résidents de la Venaiserie bénéficieront d’une voirie toute neuve et d’infrastructures elles aussi remises à neuf pour longtemps... 

Voie piétons-2 roues dans le bois



Réseaux aériens disgracieux

           Mais, il y avait un « détail » qui n’avait pas été évoqué lors de la préparation du projet, même si certains habitants avaient exprimé très tôt le souhait de voir « effacer » les réseaux téléphoniques aériens en place depuis l’origine du quartier. Effacer des réseaux, cela veut dire une tranchée supplémentaire le long de toutes les rues, des traversées de chaussée et des branchements particuliers à refaire en totalité, ce qui représente évidemment une dépense supplémentaire assez importante que la ville n’avait pas forcément envie d’engager...

          Qu’à cela ne tienne ! Un habitant du quartier a rédigé une pétition pour exiger l’effacement des réseaux aériens et fait du porte-à-porte pour obtenir la signature des habitants du quartier. Sur 65 maisons visitées, cette personne a obtenu 63 signatures... Forte de cette quasi-unanimité, la pétition a été présentée au maire par une délégation que l’on pourrait qualifier d'imposante puisque toutes les familles étaient représentées. Même si le maire n’a vraiment pas apprécié la démarche, il a vite rendu les armes sans vraiment combattre et le quartier a donc eu gain de cause. Peu importe le coût supplémentaire : quand on aime, on ne compte pas !

           Sans nous prononcer sur le fond, cela pose quand même question.

          A quoi servent en effet les élus de la commission des travaux, le conseil municipal, les CCQ, les associations de quartier et d’une manière générale toutes les instances de concertation et de décision au sein de la ville, si pour régler un problème il suffit qu’un citoyen prenne l’initiative de faire signer une pétition et de la présenter au maire pour obtenir gain de cause...