« Soir de Baumette » : bis répétita à Biopole ? L’inquiétude grandit du côté de la Bouvinerie et des Hardouinières où les riverains subissent les nuisances olfactives de Biopole, au point de craindre devoir déménager pour retrouver leur vie normale d’avant...
Les angevins connaissent bien les péripéties nombreuses d’un mauvais feuilleton appelé « Soir de Baumette » qui a duré des années et qui a « empoisonné » la vie des habitants de la Roseraie résidant pas trop loin de l’usine d’épuration de la Baumette, en raison des mauvaises odeurs que celle-ci générait. La chronique locale a été souvent défrayée au rythme des pétitions et des aménagements multiples successifs votés au Conseil du Disrict puis au Conseil d’ALM, pour tenter de régler le problème. Sans succès pendant longtemps. Peut-être qu’avec la restructuration effectuée récemment tout cela ne sera-t-il plus enfin qu’un mauvais souvenir...
Mais on espère qu’il n’y aura pas un « Soir de la Bouvinerie » pour remplacer « Soir de Baumette ». L’inquiétude est en effet en train de grandir du côté de la Bouvinerie et des Hardouinières où les habitants constatent aussi que certains jours, l’air devient irrespirable depuis la mise en service de Biopole au mois d’avril dernier... Il est évident que si la situation perdurait, les maisons situées dans ce secteur deviendraient vite invendables et les résidents eux-mêmes pourraient se trouver dans l’obligation de partir. Mais on n’en est pas encore tout à fait là !
Certes, on est encore dans la période de montée en puissance de l’usine et des mises au point techniques qui doivent permettre d’atteindre les objectifs souhaités de qualité et de corriger les dysfonctionnements normaux de ce type d’installation très complexe, appelée à traiter plus de 60000 tonnes de déchets par an. Pour y parvenir, le constructeur-exploitant (groupe Véolia) a créé un groupe de travail regroupant tous les partenaires (agriculteurs, universitaires...) concernés à un titre ou un autre par le fonctionnement de l’usine pour tout passer au crible et apporter des réponses aux questions légitimes que les uns et les autres se posent. Rien n’est laissé de côté : transports, nuisances de bruit, qualité de l’air, fiabilité de l’équipement, information... Un réseau sentinelle constitué essentiellement de riverains veille et signale en permanence tous les dysfonctionnements et les nuisances qu’il peut constater dans le fonctionnement de l’usine.
On sait que les questions d’odeurs sont très difficiles à traiter. Bien que le risque ait été pris en compte dans la conception de l’usine et de la chaîne de traitement, le résultat n’est pas à la hauteur de l’exigence normale prévue au cahier des charges : l’absence totale d’une nuisance qui devient très vite insupportable pour ceux qui doivent la subir au quotidien. Véolia cherche les solutions pour pallier toutes les causes répertoriées les unes après les autres et susceptibles d’en être à l’origine, que celles-ci soient liées aux installations elles-mêmes ou au fonctionnement de l’usine. Sans succès pour l’instant.
Mais en attendant, les riverains sont excédés et anxieux pour l’avenir... Biopole relève de la compétence d’ALM et c’est évidemment à ALM de tout faire pour que ces nuisances disparaissent.
Mais le maire, si prompt comme on l’a vu à critiquer l’emprise croissante de l’agglo, doit-il pour autant se laver les mains ? Ne doit-il pas prendre le problème à bras le corps et soutenir à fond les riverains ? On se souvient trop de la véhémence dont il avait fait preuve en 2004 contre l’ancien maire lorsqu’il a été question d’installer l’usine d’incinération à St Barthélemy, pour ne pas le mettre à son tour face à sa propre responsabilité !
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