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EDITO décembre 2011

       Remettre les priorités à leur vraie place lorsque les ressources se font de plus en plus rares, que les impôts augmentent et que les besoins d’aide aux laissés pour compte ne cessent de croître : voilà la tâche à laquelle les élus et le CCAS doivent sans attendre consacrer tous leurs efforts.


          En rapprochant deux évènements récents survenus à St Barthélemy, on est amené à s’interroger sur les nouvelles priorités que la précarité sociale croissante impose aux élus et au CCAS de décider.

          D’un côté une situation malheureusement banale : une femme seule avec deux enfants. Avec les allocations familiales, le RSA, l’APL et la pension alimentaire de son ex-compagnon, elle touche 1035,47€/mois. Lorsqu’elle a payé toutes ses charges : loyer, charges locatives et assurance (533€ environ), ses abonnements et consommations diverses (EDF, Eau, téléphone, internet...) soit de l’ordre de 140€/mois au total, les transports, assurances comprises pour elle et les enfants (105€), la scolarité de ses enfants, la cantine et quelques menus frais divers (224€), il lui reste pour vivre 100€/mois.

         De l’autre, un évènement festif annuel important : le repas des aînés. Il y a eu 275 participants cette année (avec la présence de nombreux élus), une très belle fête qui a ravi tous les présents... Le prix de revient du repas était de 28€. C’était gratuit pour les plus de 70 ans.

        On peut déjà faire le rapprochement entre les deux situations : cette femme dispose de l’équivalent de trois repas servis à la fête des aînés pour se nourrir avec ses deux enfants pendant un mois ! Comment pourrait-elle y arriver sans les Restos du cœur ?

       Elle s’est présentée au CCAS pour solliciter une aide pour le paiement de deux licences de foot (2X100€) : elle ne demandait pas la gratuité, juste un coup de pouce pour que ce soit possible. La première réponse du CCAS a été : niet ! Non par manque de cœur mais parce qu’il n’y a aucune ligne pour ce type d’aide ! Fort heureusement, après intervention, la situation a fini par se débloquer et elle a perçu 120€ pour que ses enfants fassent du foot au lieu de traîner dans la rue ou de s’ennuyer devant la télé.

       Voilà la réalité du moment !

       Regardons les choses en face : le repas des aînés aura coûté au bas mot 7000€ à la ville si on ne prend en compte que les plus de 70 ans (233 sur 275 présents), au moment même où la municipalité a été contrainte au début de l’année, de procéder à une augmentation importante de la taxe d’habitation payée par tous les contribuables : 94€ par foyer (rien que pour la part communale) sans rapport avec les revenus.

       Il n’est évidemment pas question de supprimer le repas des aînés et encore moins d’en exclure qui que ce soit pour des questions d’argent. Mais faut-il pour autant accorder la gratuité totale à tous ceux qui ont plus de 70 ans, alors que parmi ceux-ci beaucoup disposent de revenus confortables et que la majorité de ceux-là ne rechignerait certainement pas à payer leur repas en totalité ou en partie?

       Si on prend l’hypothèse où seulement la moitié des aînés présents auraient payé leur repas, la ville aurait pu économiser 3500€ environ. Combien de coups de pouces aurait-il été possible de donner avec cette somme aux familles qui sont vraiment dans la pauvreté ?

       On sait que le maire tient beaucoup à la gratuité au nom de "la reconnaissance qui est due aux aînés". Mais un tel principe, défendable en période de « vaches grasses », ne devient-il pas presqu’indécent lorsque tous les repères sociaux sont bousculés et que la pauvreté s’accroît de plus en plus vite ? N’est-il pas temps pour les élus et le CCAS de s’atteler aux nouvelles réalités pour redéfinir les priorités et les moyens accordés pour faire face à celles-ci ?


       Mais on aborde une période où chacun va se retrouver pour quelques jours dans le cocon familial pour passer les fêtes de fin d'année...


      


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Tout à fait d'accord avec vous. Nous sommes à une période où beaucoup de retraités ont des revenus beaucoup plus confortables que les jeunes. Sans pour autant priver le ainés de ce repas, il ne me semblerait pas anormal que ceux qui le peuvent participent aux frais.