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TRIADE ELECTRONIQUE,  une entreprise de pointe dans la filière des DEEE ?

Une enquête publique vient de s’achever pour l’extension de l’usine Triade Electronique, du groupe Véolia et qui est située sur Pôle 49... Celle-ci est un établissement classé qui s’occupe des DEEE, une filière de pointe dans le recyclage...


Biopole est un exemple parfait des difficultés auxquelles certaines décisions prises dans un souci de respect de l’écologie peuvent conduire. On en est ainsi aujourd’hui à s’interroger sur la pertinence du procédé industriel retenu au nom du développement durable mais qui semble apporter plus d’inconvénients que de résultats positifs...

Carcasses des appareils "désossés"
Pas très loin de Biopole, il existe une autre usine qui a elle aussi vocation à recycler d’autres types de déchets en conformité avec les enjeux écologiques. Il s’agit de TRIADE ELECTRONIQUE qui traite les  "déchets d’équipements électriques et l’électronique " reconnus sous le vocable de DEEE. C’est dans cette usine qu’arrivent tous les appareils électriques définitivement déclassés (frigos, machines à laver, appareils ménagers divers...) que ENVIE, une entreprise d’insertion installée à Beaucouzé, n’a pas la possibilité de réparer pour une nouvelle vie, ainsi que les nombreux appareils électroniques (télés, téléphones, ordinateurs...) que les usagers ont déposé dans les déchetteries. Dans l’usine de TRIADE, ces appareils sont entièrement « désossés » afin de récupérer les produits dangereux ou recyclables (carcasses métalliques, métaux précieux...). Il s’agit donc en soit d’une filière indispensable alors que la quantité de ces produits augmente sans cesse.

L’usine en place est installée depuis quelques années sur un site de près de 5 ha sur le territoire de St Sylvain mais avec des proches riverains qui sont aussi bartholoméens. Une extension de l’unité industrielle doit se réaliser prochainement sur 2 ha supplémentaires attenant au site actuel qui traite déjà 26000 tonnes par an. Après l’extension et la réorganisation de l’usine existante pour permettre d’utiliser deux nouveaux procédés industriels, le volume de produits traités devrait passer à 80000 tonnes avec une quarantaine d’emplois supplémentaires (180 au lieu de 140).

Alors tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ?

Pas si sûr si on en croit les riverains du site qui sont excédés par les nuisances qu'ils subissent et qui le font savoir. Ces riverains sont opposés à toute extension qui selon eux, ne peut qu’augmenter ces nuisances ne serait-ce qu’en raison des tonnages supplémentaires traités et la circulation supplémentaire que cela va générer sur le site. Le dossier déposé pour l’enquête publique prévoit des solutions permettant d’atténuer, voire de supprimer totalement certaines des nuisances sonores et visuelles subies grâce à la création de merlons supplémentaires, de murs de soutènement et l’isolation phonique des bâtiments... Sera-ce suffisant ?

Le risque incendie est également pris en compte en raison de la nature de certains produits stockés dans l’usine et des émanations graves de gaz toxiques qui pourraient en résulter. L’usine actuelle a connu trois incendies, ce qui démontre que le risque est réel. Les dispositions proposées dans le dossier semblent suffisantes pour prévenir tout danger pour l’environnement mais les riverains restent très inquiets.

Est-ce le nom de Véolia qui n'inspire
pas confiance aux riverains?
Les élus du conseil municipal n’ont pas été totalement convaincus que les dispositions prévues dans le dossier sont de nature à prévenir les nuisances subies par le voisinage et que les risques d’incendie sont suffisamment pris en compte. Ils ont donc émis un avis positif assorti de réserves.

Enfin, il reste une question essentielle qui est rarement abordée dans ce type de dossier et que les élus de l’opposition de St Barth souhaiteraient également voir prise en compte : les conditions de travail des salariés de l’usine. Il s’agit en général d’emplois très peu qualifiés dans un environnement de travail fortement exposé au bruit et à la poussière. Certains échos ont pu laisser croire que la prévention des risques professionnels n’était pas suffisamment prise en compte. Pour avoir le cœur net, ces élus ont donc souhaité que le conseil municipal dans son ensemble puisse visiter l’usine et s’assurer que de ce côté-là aussi, tout est en conformité avec les enjeux de caractère social du développement durable... Cette visite des élus a pu avoir lieu, ce qui est positif, mais de là à être entendus, il y a évidemment une marge.

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