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Chaucidou... Vous connaissez?

A ne pas confondre avec le "Chabichou". Ce n’est pas le nom d’un fromage mais la contraction de « Chaussée à Circulation Douce », le nom donné à un nouveau type d’aménagement des voiries urbaines, plus sûr en ville.

St Barth va-t-elle se lancer ? 

Lorsque vous circulez dans la rue St Léonard à Angers, vous êtes sur une « chaucidou ». C’est le nom donné à une voie urbaine où la partie centrale de la chaussée dédiée aux voitures a été volontairement réduite au profit de bandes réservées aux cyclistes sur chaque côté. Alors que dans une rue normale, le marquage au sol délimite deux couloirs de circulation bien séparés, dans cette configuration l’espace central est plus réduit, banalisé et donc partagé par les automobilistes circulant dans les deux sens. Lorsque la chaussée est trop étroite pour deux sens de circulation, le principe de la « chaucidou » peut également fonctionner mais avec un sens unique de circulation.

Le principe de la "chaucidou"
 Ce type de réaménagement de la chaussée oblige donc les automobilistes à réduire leur vitesse dans la mesure où ils ont moins de place pour circuler. Pour se croiser, ils sont dans l’obligation de  déboîter sur les bandes cyclables situées en rives. L’enjeu de ce type d’aménagement consiste évidemment à faire changer de comportement aux conducteurs et à mieux accepter le partage de la chaussée avec les autres usagers dont les cyclistes, mais également les piétons qui sont plus en sécurité lors des traversées.

En généralisant ce type d’aménagement en zone urbaine et en la combinant en tant que de besoin avec les zones 30, la vitesse moyenne tendra à diminuer et la circulation se fluidifiera au profit de la sécurité. Il sera aussi évidemment plus facile d’organiser la continuité des itinéraires des vélos dans la ville, ce qui sera très incitatif au développement de ce qu’on appelle les modes doux de déplacements.

Un aménagement simple
 Le principe en est donc très simple et les réaménagements à faire sont eux aussi relativement peu coûteux lorsqu’il n’y a pas de déplacements de bordures de trottoir à réaliser : essentiellement du marquage au sol et une signalétique appropriée pour que les automobilistes comprennent bien l’obligation qui leur est faite de partager l’espace central de la chaussée qui leur est réservé et donc d’aller moins vite.


La rue de la Gemmeterie
pourrait se prêter à un tel aménagement
La commission des travaux a pris connaissance d’une proposition des services techniques d’aménager les rues de la Gemmeterie et Victor Hugo selon ce principe. Ces deux rues relativement passantes ont des caractéristiques se prêtant bien à ce type d’aménagement : un trafic relativement limité, des largeurs de chaussée appropriées et des tracés linéaires incitant souvent les automobilistes à faire des excès de vitesse.

Les élus ont pris connaissance du dispositif mais ils ne lui ont pas pas réservé un accueil enthousiaste : il y a en effet toujours le risque d’être incompris par les usagers qui ont leurs habitudes. Ils ont donc demandé du temps pour réfléchir et ils veulent également questionner la commission vélo sur ce qu’elle pense de ce dispositif. Ce qui est une sage précaution, dès lors évidemment qu'il ne s'agit pas uniquement de "botter en touche".

Peut-être serait-il également opportun d'associer les CCQ à cette réflexion, vous ne croyez pas? Après tout, la justification de la création de cette structure de démocratie participative n'est-elle pas justement le souci de consulter les usagers pour leur expertise d'usage?

Prudence est mère de la sûreté, dit-on! Les élus et le maire vont-ils oser franchir le pas de lancer un projet aussi novateur à un an des élections municipales? Les paris sont ouverts ! Gageons que le temps de réflexion demandé durera au moins un an pour ne pas risquer de susciter l’indisposition des automobilistes. On prend les paris!

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