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LE DOSSIER DU MOIS

Le Plan Local d’Urbanisme : le projet devrait être arrêté avant les élections municipales mais approuvé après... 

Une réunion de présentation et de concertation a été récemment organisée à Trélazé, destinée aux populations de cette commune et de St Barth. Le projet avance maintenant assez vite...

La réunion publique organisée le 28 février dernier salle d’Aragon à Trélazé, a réuni 150 personnes environ, ce qui n’est pas beaucoup compte-tenu de l’importance des enjeux du PLU. Il faut dire que le maire de St Barth n’avait pas fait beaucoup d’efforts pour tenter d’intéresser les citoyens de sa commune à ce projet qui les concerne pourtant de près et on a même eu le sentiment que moins on en parlerait et mieux il s’en porterait... Ce sont, il est vrai des sujets complexes pour les non initiés, pas très faciles à aborder mais ce n’est pas une raison pour ne pas essayer d’en expliquer au moins la philosophie générale.


 Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) doit remplacer l’ancien Plan d’Occupation des Sols (POS) toujours en vigueur après l’annulation du PLU qui l’avait remplacé en 2005, à la suite d’un recours initié par la Sauvegarde de l’Anjou. De toute manière, cet ancien PLU aurait dû être profondément révisé pour être mis en conformité avec les orientations du Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) approuvé en 2011 à l’échelle de 68 communes et d’une population de 300000 habitants environ et dont le futur PLU sera la transcription au niveau local.

On peut rappeler à cet égard que l’objectif est de faire en sorte que le développement territorial soit autant que possible en adéquation avec les exigences du Développement Durable et en premier lieu avec celle consistant à freiner l’étalement urbain et la consommation excessive d’espaces et de ressources naturelles pour de nouvelles constructions et de nouvelles infrastructures.

Le Code de l’Urbanisme a fait lui-même l’objet de nombreuses modifications à la suite de la loi ENE de juillet 2010. Celle-ci a traduit dans le droit des sols de nombreuses dispositions découlant de ce qu’on a appelé le Grenelle II et qui impose en particulier que les PLU soient établis à l’échelle des intercommunalités, en l’occurrence l’ensemble des 33 communes qui composent ALM. Par ailleurs, les PLH (Plan Local de l’Habitat) et les PDU (Plan de Déplacement Urbain) doivent désormais faire partie des PLU pour faire en sorte qu’il existe la meilleure cohérence possible entre le développement urbain et les déplacements.

Voilà pour le contexte.

Un PLU se compose d’un diagnostic, d’un Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) qui est en quelque sorte le projet politique qui exprime les grandes orientations qui doivent guider le développement du territoire et leur cohérence globale en regard du Développement Durable, des Orientations d’Aménagement et de Programmation (OAP), du Zonage et du Règlement ainsi que de quelques annexes. La présentation qui a été faite à Trélazé par JL Rotureau, vice-président d’ALM  en charge de l’Urbanisme, ainsi que par les maires des deux villes concernées, ne portait pour l’instant que sur le PADD, qui oriente les documents graphiques en cours de préparation et qui en seront la traduction au niveau du droit des sols.

Quelques éléments du patrimoine bartholoméen qui vont faire l'objet d'une protection dans le futur PLU
Ce PADD est articulé autour de trois axes :
- construire le territoire de demain en portant sur lui un nouveau regard
- promouvoir une métropole d’avenir attractive et audacieuse
- organiser le territoire multipolaire pour bien vivre ensemble

Chaque axe comporte un certain nombre d’orientations fondamentales qui devront trouver une traduction beaucoup plus détaillée dans les Orientations d’Aménagement et de Programmation (OAP) ainsi que les zonages et les règlements qui vont concerner chaque parcelle du territoire et qui établiront le droit des sols. Ces orientations concernent la protection de l’environnement et du patrimoine, l’attractivité du territoire et le développement économique, l’organisation du cadre de vie avec l’habitat, les déplacements et le maillage du territoire par ce qu’on appelle les polarités ou les centralités. La fonction de celles-ci consiste à offrir aux habitants les services dont ils ont besoin au quotidien, ainsi que l’offre d’animation sociale, sportive, culturelle, associative... indispensables au bien vivre ensemble.

Dans l’organisation générale du territoire, Trélazé et St Barth font partie de ce qu’on appelle le pôle Centre qui doit jouer un rôle spécifique pour le bassin de vie dans son ensemble et qui doit aussi accueillir d’ici 2025 la plus grande partie des logements construits (75%) et donc une part importante de la nouvelle population accueillie sur le territoire.

Pour ce qui concerne plus précisément St Barthélemy, son centre-ville est appelé à jouer un rôle spécifique de centralité évoqué ci-dessus pour offrir à ses habitants le niveau et la qualité de services qu’ils sont en droit d’attendre. En matière d’habitat et de transports, la commune doit également s’intégrer dans une planification de construction de logements définie pour ALM (180 nouveaux logements/an en moyenne pour la commune) et dans une organisation des déplacements qui prévoit en particulier une liaison de bus rapide et à haut niveau de services, entre la future halte routière de Trélazé et le centre d’Angers. Ces orientations vont se formaliser dans les futures Orientations d’Aménagement et de Programmation ainsi que les zonages qui seront proposés avant la fin de 2013.

Il reste à traduire ces grandes orientations dans le document final du PLU
ALM doit prochainement approuver ce Plan d'Aménagement et de Développement Durable, alors que le travail d’élaboration des OAP et des zonages est déjà engagé depuis longtemps et que les arbitrages ont commencé au sein de groupes de travail qui sont mis en place avec des élus de toutes les communes. On sait que les propositions d’arbitrage concernant l’habitat ne satisfont pas encore tous les maires et que la solidarité intercommunale est un long combat. Quoi qu’il en soit, la volonté des élus serait de parvenir à ce qu’on appelle un arrêt du projet d’ici la fin de l’année, avant que ne commence la campagne électorale des municipales. Après les élections, les nouveaux élus seront appelés à prendre connaissance du projet de PLU élaboré par leurs prédécesseurs et à y apporter éventuellement les modifications qu’ils jugeront utiles et nécessaires avant de l’approuver...

La procédure d’approbation du PLU ne serait donc engagée au mieux que vers l’automne 2014, ce qui repousse à 2015 toute la procédure d’enquête publique avant l’approbation définitive. Si tout va bien, le nouveau PLU ne sera donc opérationnel qu’au début de 2016, soit à peu près 10 ans après le lancement des premières études sur le SCoT.

Une décennie entière, voilà donc le temps qu’il aura fallu pour remettre à plat toute la planification urbaine du territoire angevin. Le travail réalisé est considérable et on peut espérer que le résultat final sera à la hauteur des espérances.

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