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BIOPOLE : chronique d’un échec annoncé !


Mois après mois, nous vous faisons part dans cette chronique de la situation de Biopole et du combat mené par les riverains de cette usine pour la défense de leur environnement. C’est l’histoire d’un projet conçu avec la volonté de respecter les préceptes du Développement Durable mais qui semble s’acheminer doucement mais sûrement vers un désastre écologique et financier !

Voici les dernières nouvelles du « front »...


Le 23 avril dernier, SEBio a pu rencontrer Gilles Mahé, le vice-président d’ALM en charge de la gestion des déchets de l’agglomération, pour parler en tête-à-tête des problèmes de Biopole, hors la présence de Véolia. Une telle rencontre pouvait évidemment faciliter l’échange direct entre la collectivité responsable de l’usine et la population riveraine qui subit quotidiennement les nuisances liées à son fonctionnement.

Dans cette affaire, il faut d’ailleurs saluer le sens des responsabilités de SEBio. Malgré la colère légitime manifestée par la population riveraine excédée par les odeurs et les mouches, cette association a su jusqu’à présent faire preuve d’une grande maturité. Elle a misé sur la capacité du constructeur et de l’exploitant à faire évoluer l’usine pour parvenir à l’optimum souhaité. Elle a préféré le dialogue à l’affrontement et elle a donné du temps à ALM et à ses partenaires pour parvenir à des solutions.

Mais après deux ans d’attente, cette patience est à bout...

On sait que le bras de fer est maintenant engagé entre les trois partenaires engagés dans le projet de Biopole. En premier lieu, ALM, maître d’ouvrage de l’usine, qui rappelons-le a investi 60M€ dans le projet et qui refuse de la réceptionner tant que cette collectivité considèrera que le cahier des charges n’est pas respecté;

En deuxième lieu, le groupe Vinci s’est porté garant du procédé industriel TMB, réputé écologique, permettant de faire un tri minutieux des déchets et de les recycler en énergie et en compost, et il a donc construit l’usine clefs en main en apportant cette garantie. 

Enfin Véolia Propreté en charge de l’exploitation, a pour mission de réceptionner les déchets collectés par ALM pour les transformer dans l’usine et de répondre aux objectifs de résultats fixés par le cahier des charges, à la fois sur le taux de refus des déchets non recyclables, les quantités et la qualité du compost produit et donc utilisable dans l’agriculture et enfin sur la quantité d’énergie produite (biogaz et cogénération).


Pour l’instant, de nombreuses améliorations (ou supposées telles) ont été apportées depuis deux ans à la fois dans la chaîne de tri et de transformation des déchets ainsi que dans l’exploitation de l’usine elle-même. De son côté, ALM essaie en permanence d’améliorer la collecte en amont en particulier chez les industriels, pour que les déchets qui parviennent à l’usine soient d’aussi bonne qualité que possible. Quelques résultats encourageants ont ainsi été obtenus notamment pour rendre de nouveau les composts conformes aux normes imposées pour leur usage dans l’agriculture et pour réduire certains types d’incidents sur la chaîne de tri. Malheureusement, c’est encore très insuffisant.


 SEBio note cependant avec satisfaction que pour l’instant, aucun des partenaires ne se défausse de ses responsabilités et que c’est évidemment un gage pour espérer parvenir à des résultats.

Quoi qu’il en soit, les odeurs sont toujours là. Qu’on en juge par ce mail diffusé par un membre du comité de surveillance chargé de faire les signalements d’anomalie : « Aujourd'hui 17 mai, je constate avoir reçu depuis le 1er mai 37 signalements d'odeurs !!!! pas besoin de commentaires.   J'en ajoute un 38ème hier soir sur le parvis de la Mairie à 18h, une jolie odeur de BRS, de niveau 3 ». Les mouches ont également fait leur réapparition depuis le début mars et il est à craindre que dès que la météo sera plus clémente, elles reviennent en masse.


Fait nouveau également, on a appris que Véolia s’est trouvé dans l’obligation de prendre de nouvelles dispositions au sein de l’usine elle-même pour faire face à la grogne du personnel qui accepte de moins en moins l’environnement « pollué » dans lequel il travaille. 

Pour l’instant, ALM reste ferme sur son refus de réceptionner l’usine en considérant que ses partenaires n’ont pas rempli leur contrat. Ce qui est le moins que cette collectivité pouvait faire. Au-delà des résultats d’exploitation eux-mêmes encore assez éloignés des objectifs garantis par le constructeur et l’exploitant, la question des nuisances de fonctionnement (odeurs, mouches...) reste également au cœur du contentieux engagé.

Le rapport de l’expert chargé d’établir les responsabilités de chacun dans le fiasco actuel, devrait être connu vers la mi-juin. Les enjeux sont évidemment lourds de conséquence car il en découlera la prise en charge des travaux engagés depuis quelques mois dans l’usine et ceux qui pourraient encore être nécessaires pour que celle-ci puisse être réceptionnée.


On espère évidemment que ce n’est pas la fiabilité du procédé industriel de Vinci lui-même qui est en cause, ce qui serait évidemment catastrophique.


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