Un nouveau lotissement à Chauffour ! Pourquoi une
telle précipitation ?
La municipalité est atteinte d’une véritable frénésie pour
« brader » tous les terrains constructibles dont elle est
propriétaire...
Au cours d’une commission récente
des travaux, il a été présenté un cahier de charges en vue d’étudier le projet
de la création d’un nouveau lotissement de 17 parcelles, libres de constructeur,
à Chauffour, sur l’emprise d’une grande parcelle jusque-là affectée aux
activités et anciennement occupée presque en totalité par l’entreprise
Pétrissans.
Par la même occasion, l’étude
prendra également en compte l’amélioration de l’écoulement des eaux pluviales
dans un secteur un peu élargi à la zone d’habitat voisine et en intégrant tout
l’espace libre disponible autour de la carrière de Chauffour.
On peut s’interroger sur cette
précipitation. Pourquoi cette frénésie de vouloir créer des lotissements sur
tous les terrains constructibles disponibles ? Est-elle destinée à masquer
le vide actuel des projets de la municipalité ? Y aurait-il pénurie de
terrains à bâtir à St Barth comme au début des années 2000 ?
A cette époque, la Morlière était en train
de s’achever et la municipalité d’avant 2001 n’avait rien prévu pour prendre la
suite, ce qui avait incité la municipalité nouvellement élue à engager les
études de la Reux-les Cordelles.
Aujourd’hui la situation n’est pas la même : la Reux , les Cordelles et les
Cinq Jardins disposent encore de capacités importantes, le lotissement de
Mongazon est loin d’être entièrement commercialisé, le lotissement du Puy
Heaulme est également en attente ainsi que la Rillerie à l’entrée de la
ville en face de la Reux. Quant
au marché immobilier, le moins que l’on puisse dire est qu’il est morose en ce
moment...
A cela, la municipalité répond
que la demande des ménages ne porte pas sur l’habitat collectif (offre
majoritaire aux Cinq Jardins et à la
Reux ), ni même sur l’habitat individuel groupé mais sur le
lotissement traditionnel où chacun peut construire la maison de ses rêves.
C’est en partie vrai. Mais justement, les dernières lois sur l’urbanisme incitent,
au nom de la préservation des espaces agricoles et naturels, à proscrire ce
type de modèle urbain dans la proximité des grandes agglomérations en particulier. Le SCoT
du Pays Loire Angers est formel à cet égard au nom du développement durable.
Le maire y tient cependant
beaucoup avec l’idée de terminer un quartier construit dans cet esprit, tout le
long de la Route
de Beaufort jusqu’à Pignerolle. Certes ! Mais, il y a un détail qu’il a
oublié de prendre en compte dans son raisonnement, détail très révélateur d’un
manque total de vision sur l’avenir de sa commune. C’est celui du développement
futur de la ville au-delà de Chauffour, sur le site de l’Aumônerie où il est
prévu de créer un nouveau quartier dans la continuité de la Morlière et de celui de la Guérinière-Quantinière ,
en cours sur Trélazé.
La future liaison qui sera indispensable pour relier le futur quartier de l'Aumônerie au centre-ville pourrait passer sur l'emprise du lotissement (en orange sur le plan) |
Même si ce n’est pas pour demain,
il faut considérer que de nouvelles liaisons devront être obligatoirement
créées pour relier ce futur quartier au centre-ville et il serait donc
imprudent de sacrifier la seule emprise qui reste disponible en dehors de la Route de Beaufort elle-même,
pour un si maigre bénéfice, 17 maisons tout au plus !
C’est l’opposition qui a soulevé
cette question et les membres de la commission ont finalement bien reçu cet
argument, sans toutefois considérer qu’il y avait lieu de remettre l’étude en
cause. Le cahier des charges va donc être modifié pour prendre en compte cette
perspective dans le projet. Il semble même qu’il a été proposé de donner aux
concepteurs la liberté de proposer un
autre modèle urbain.
Mais peut-être aurait-il fallu
aller encore plus loin et esquisser un schéma plus global d’aménagement de ce
secteur de la ville en y intégrant le devenir de la propriété de la Marmitière appelée elle
aussi dans le futur à être urbanisée en bordure de la Route de Beaufort et
quelques orientations pour l’Aumônerie. La commune aurait ainsi pu disposer
d’un outil de pilotage permettant de conduire les projets successifs dans ce
secteur à bon escient.
Est-ce trop demander ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire