Le dossier du mois de mars 2011
CENTRE-VILLE : tenir compte de l'avenir
CENTRE-VILLE : tenir compte de l'avenir
1) Considérations générales
L’évolution d’une ville est un processus plus ou moins rapide, continu sur plusieurs décennies. St Barth a ainsi connu un développement très important au cours des années 60 et 70, développement qui s’est un peu ralenti par la suite avant la création du quartier de la Morlière , suivie de la rénovation du Cœur de Ville et enfin le lancement du nouveau quartier Paperie-Reux-Cordelles-Cinq Jardins. Eu égard au temps qu’il faut pour préparer les futurs quartiers d’habitation, on sait que ce sont les décisions d’aujourd’hui qui déterminent ce que sera la ville dans 15 ou 20 ans.
C’est l’objet du SCoT ( Schéma de Cohérence Territoriale) de fixer les orientations du développement futur de l’ensemble du territoire angevin et celui du PLU (Plan Local d'Urbanisme) de déterminer les règles qui vont permettre de le mettre en œuvre, dans la meilleure cohérence possible. Ces documents sont en cours de finalisation ou d'étude et seront soumis à l'enquête publique très prochainement.
Ignorer pour les études en cours, les perspectives fixées par le SCoT pour St Barthélemy, constitue donc une erreur méthodologique. Certaines orientations décidées aujourd’hui sans considération du futur peuvent fausser, voire obérer l’avenir du centre-ville dans 15 ou 20 ans.
L’étude en cours sur le centre-ville semble avoir pour objet de fixer l’implantation future de la Maison du Vivre Ensemble et de répondre à la question récurrente du stationnement dans l’hyper centre où il peut manquer des places à certaines heures de pointe. Elle se borne donc à analyser la situation présente sans se projeter dans ce que sera la ville dans le futur en fonction du scénario esquissé dans le SCoT. Elle ne tient aucun compte des transformations considérables qui sont déjà engagées. Les réponses apportées sont donc susceptibles d’être remises en cause dans l’avenir.
1-1) Les enjeux urbains
L’existence d’un potentiel important de construction à proximité de l’hyper-centre, conduit à poser des questions fondamentales pour l’avenir du Cœur de Ville :
a) L’arrivée massive de nouveaux habitants qui seront demandeurs de services – avec peut-être aussi l’obligation de nouveaux équipements publics- et qui vont générer de nouveaux déplacements vers le centre-ville, tous modes confondus.
b) Des nouveaux quartiers (dont celui de la Guérinière-Quantinière à Trélazé qui sera dans le futur, prolongé sur l’Aumônerie) qui vont générer de nouveaux services de proximité dans le quartier lui-même et en dehors de celui-ci s’agissant du commerce notamment. Il faut donc bien relier ces quartiers au centre-ville de St Barthélemy pour éviter la déperdition vers d’autres centres attractifs comme c’est déjà un peu le cas avec les habitants de la Paperie et de la Rillerie vers Espace Anjou.
c) Le devenir de la Marmitière avec des espaces importants très bien placés, offrant éventuellement des perspectives nouvelles de construction à proximité du centre, sans détruire un environnement de qualité.
d) La petite zone d’activités Route de Beaufort, occupée par une entreprise qui pourrait trouver un avantage à s’installer à la périphérie, convertible pour l’habitat.
e) L’existence d’ilots à l’habitat dégradé ou insuffisamment occupés, à proximité immédiate du centre-ville, au Nord et au Sud de la route de Beaufort à proximité du carrefour de la rue de la Marmitière. Au Nord, l’ilot existant avec 4 maisons de qualité médiocre mais disposant de grands jardins à l’arrière, est propice à la réalisation d’un projet de rénovation, avec de surcroît la possibilité de modifier un carrefour étriqué et de bien marquer une entrée de ville réaménagée. Au Sud, toujours dans la même zone, le tissu urbain est lui aussi très disparate. Une étude plus fine du bâti existant mérite donc d’être conduite dans ce secteur pour élaborer une stratégie à plus long terme permettant de maîtriser un site qui de toute évidence sera soumis à des pressions foncières importantes.
L'étude en cours occulte totalement des enjeux très importants pour l’avenir.
On peut donc penser que les orientations qui vont se dégager de l’étude en cours ne répondront hélas qu’à une situation très temporaire.
1-2) Les enjeux de déplacements
a) La desserte des nouveaux quartiers sans générer de trafics parasites sur les voies de liaison inter quartier qui irriguent St Barthélemy (Route de Beaufort, rue de la Marmitière , rue de la Gemmeterie , route d’Angers...). Pour ce faire, des liaisons efficaces devront être organisées vers les voies rapides de desserte de l’agglomération (RD347 au Nord, la Rocade Est
b) La création de liaisons efficaces tous modes confondus entre les nouveaux quartiers et le centre-ville pour permettre une bonne attractivité. C’est déjà une question à l’ordre du jour du côté de la route d’Angers pour faciliter la liaison des nouveaux habitants de la Reux –Paperie vers le centre-ville. Une réflexion sur la possibilité d’aménager des itinéraires pour les modes doux entre la Croix de Cheminée et l’hyper-centre serait donc à cet égard utile.
c) La possibilité de ne pas encombrer le centre-ville de circulations de transit parasites vers Angers. Ne serait-il pas opportun de penser le plan de circulation pour rendre ces transits moins faciles ?
d) La perspective d’une nouvelle ligne de TC à haut niveau de service dont le tracé devra passer à proximité ou dans le centre lui-même, en veillant à ne pas procéder à des allongements excessifs d’itinéraire pour desservir les quartiers, ce qui nuirait à son efficacité (rapidité des liaisons avec le centre d’Angers)
2) Le diagnostic proposé par le bureau d’études
2-2) Le périmètre étudié
L’étude porte sur un périmètre restreint de l’hyper centre sans explorer tout le potentiel de rénovation des ilots qui en sont très proches comme on l’a vu ci-dessus. C’est le choix de la municipalité et on ne peut pas rendre responsable le bureau d’études des réponses forcément restrictives qui découlent de ce choix.
2-3) Le diagnostic d’accessibilité
Le bureau d’étude a analysé le bâti pour constater finalement qu’il y avait très peu de patrimoine ayant une certaine valeur historique et méritant une protection.
En termes de trafic et de stationnement, son analyse se borne à décrire la situation actuelle sans se projeter dans l’avenir, ce qui est évidemment très dommage.
On peut cependant déjà noter certains constats qui mettent en évidence des situations qui risquent de s’aggraver avec le développement de la commune :
- un trafic de transit important par le centre (5000v/j), fluide pour l’instant mais dont l’accroissement inconsidéré pourrait poser des problèmes dans un avenir prochain
- un stationnement relativement important, suffisant dans la situation actuelle avec des parkings rarement saturés. Mais il pourrait également s’avérer un peu juste dans l’avenir si l’accès au centre en voiture n’est pas mieux maîtrisé et si les modes doux ne sont pas développés de manière significative.
- une présence des vélos quasiment négligeable
Il faut se pencher sur la question des déplacements à la lumière des enjeux analysés ci-dessus.
a) L’accroissement du trafic sur les voies de liaison de la ville (rue de la Marmitière , route d’Angers, route de Beaufort, Gemmeterie...) semble inéluctable si des solutions permettant de détourner les trafics de transit vers les voies rapides et le centre d’Angers ne sont pas rapidement mises en place (raccordement à la RD 347 aux Ambillous, liaison vers la Rocade Est
b) La question de l’itinéraire de la voie bus à haut niveau de service est occultée.
Si dans la période actuelle et encore pendant quelques années, l’itinéraire actuel peut être conservé dans la mesure où il permet une bonne desserte des quartiers de la Gemmeterie , de la Morlière et de la Jaudette et donc d’offrir un service aux enfants qui fréquentent le collège ou le complexe sportif de la Venaiserie , il risque de ne pas en être de même dans le futur. En effet, dans le PDU il est prôné une desserte bien cadencée et rapide entre certains pôles (dont St Barth) et le centre d’Angers pour offrir une bonne alternative aux déplacements en voiture. Avec un trajet qui dure 25/30 minutes entre le terminus et le centre, cet objectif ne pourra pas être atteint. La question de cet itinéraire se posera donc inéluctablement et peut-être assez rapidement si les objectifs du PDU sont respectés.
Si cet itinéraire doit passer dans le centre, il faut le décider rapidement et prévoir les impacts en termes d’aménagement futur .
2-4) Diagnostic urbain
Si on fait abstraction des perspectives d’avenir et des impacts attendus de l’accroissement de la population et des nouveaux quartiers, ainsi que de la non prise en compte de certains ilots qui seront vraisemblablement rénovés dans un avenir proche, globalement, on peut partager les analyses et les objectifs qui se dégagent du diagnostic.
Certains d’entre eux sont particulièrement intéressants et pourraient avoir un caractère pérenne sans rapport avec les perspectives futures de développement de la commune :
- la semi-piétonisation du secteur mairie-église
- la création de portes d’entrée bien marquées et traitées en conséquence
- la création d’une liaison douce entre la mairie et la Ranloue
- la volonté de créer une place reliant l’ilot Pasteur à l’Esplanade
- la liaison existante entre les places Allende et Jaurès à renforcer
- l’urbanisation de l’ilot à l’angle des rues Verdun et des Vignes
En revanche, certains autres points méritent d’être débattus :
- la zone 30 qui existe déjà et qui pourrait peut-être passer tout ou partie en zone 20 avec priorité absolue aux piétons et aux vélos
- les formes urbaines préconisées pour le « fer à repasser ». L’alignement existant le long de la Route de Beaufort avec un bâti urbain de qualité pourrait être conservé
On verra à l’avenir quels scénarios vont découler de ce diagnostic. Quels qu’ils soient, ils risquent d’être fragilisés par la non prise en compte de nombreux éléments fondamentaux.
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