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EDITO juin 2011

Les rénovations dans le centre-ville obligent la ville à acheter des propriétés privées quelquefois par la voie de l’expropriation. C’est souvent conflictuel et douloureux pour les familles concernées et cela irait tellement mieux si la municipalité avait l’art et la manière...

Si vous recevez un premier courrier le 17 mars dans laquelle on vous signifie qu’on va acheter un bien vous appartenant, en vous sommant presque de répondre par retour du courrier et que dès le 27 avril vous en recevez un deuxième, au ton comminatoire et libellé de la manière suivante : « ... Si vous ne vous manifestez pas avant le 15 mai 2011, j’envisagerais une procédure de déclaration d’utilité publique afin d’acquérir votre parcelle... », la tentation est grande de répondre « chiche ! ».
Il est tout à fait normal que la loi donne aux pouvoirs publics les moyens d’acquérir un bien privé y compris par l’expropriation, lorsque l’intérêt général est en jeu et que l’utilité publique a été démontrée. Mais l’expropriation est toujours un aveu d’échec et ne doit être utilisée que comme recours ultime, lorsque la négociation a échoué.

Avant d’arriver à cette extrémité, n’y a-t-il pas une étape intermédiaire consistant à rechercher la voie d’un accord amiable avec les citoyens concernés ? Pour établir un dialogue serein et constructif, la solution ne consiste-t-elle pas pour le maire ou un adjoint à prendre directement contact avec eux, à les rencontrer, à leur expliquer les finalités du projet en question et à engager une négociation dans le respect des intérêts de chacun ?

Dans le cas présent, ce qui motive l’acquisition est un projet de rénovation dont on parle depuis plus de dix ans. Le temps n’a donc pas manqué pour engager sereinement cette négociation. Pourquoi faut-il maintenant aller si vite et tout boucler en deux mois, en prenant le risque d’indisposer le propriétaire concerné et de perdre beaucoup de temps dans une procédure de déclaration d’utilité publique et d’expropriation ?

Pourquoi aussi à St Barthélemy, les citoyens confrontés à ce type de problème et qui veulent rencontrer le maire, sont-ils toujours renvoyés vers un fonctionnaire qui leur raconte ce qu'il veut sans engager la municipalité ?

L’attitude de la municipalité de St Barth, se retranchant derrière la loi et n’osant pas traiter directement avec les citoyens, traduit un manque de confiance en soi. C’est aussi le signe d’un manque de courage du maire et des élus en charge de l’urbanisme pour aller au bout de leurs choix. C’est enfin, par-dessus tout, un manque de respect à l’égard des citoyens qu’ils sont censés représenter.


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