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EDITO octobre 2011

     Une opposition heureuse à St Barth ?
       Si on en croit le maire, l’opposition est vraiment  "chouchoutée " et la majorité ferait même une vraie politique de gauche à sa place... Rien que çà ! Vérité ou intox ?

     A la lecture de l’interview du maire dans le Courrier de l’Ouest du 3 octobre dernier, on serait tenté de dire que finalement faire partie de la minorité municipale au conseil municipal de St Barth doit être une vraie sinécure... Qu’on en juge : elle serait non seulement la mieux traitée mais, cerise sur le gâteau, la majorité réalise une politique de gauche dans les domaines essentiels que sont l’habitat, la culture...Si, si ! Il aurait pu rajouter le sport, la vie sociale et tout le reste. La meilleure preuve en serait d’ailleurs que la minorité vote presque toutes les délibérations...

     Un vrai monde de bisounours qu’on vous dit !

     Qu’en est-il dans la réalité ?

     Il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître les progrès accomplis depuis 2008 et les mérites du maire dans la recherche d’une amélioration constante des relations avec son opposition et aussi dans certaines des politiques mises en œuvre. Après la période exécrable qui a suivi l’alternance de 2001 puis le retournement de la situation en 2006, le climat s’est apaisé et le rôle du maire est indéniable dans ce résultat. Voilà, c’est dit !

     De son côté, la minorité municipale a joué le jeu en apportant une contribution positive lorsque la majorité lui a donné la possibilité de s’exprimer, ce qui est maintenant le cas dans les commissions, même si ses avis ne portent le plus souvent que sur des questions mineures. Le maire a d’ailleurs reconnu que l’écoute de sa minorité avait été très positive pour la rigueur accrue apportée désormais dans la préparation des budgets et dans la prospective en matière de politique financière... Quelquefois aussi pour éviter certaines erreurs comme la vente d’une certaine maison de fonction à la Venaiserie, mais de çà le maire ne s’est pas vanté. Reconnaissons-le : l’opposition dispose incontestablement de moyens réels pour travailler et de faire entendre son point de vue dans certaines circonstances...

     Alors plus de problème ? Embrassons-nous Folleville ?

     Ce serait évidemment trop simple. Tout d’abord, s’agissant des grandes orientations qu’elles soient budgétaires ou qu’elles concernent les grands projets engagés dans la commune, les vrais débats sont cantonnés au seul bureau municipal où tout se décide. Lorsque les commissions, où siègent les élus de la minorité, sont saisies des dossiers, le travail ne porte plus que sur les choix techniques de mise en œuvre sans réelle possibilité de débattre et de remettre en cause des orientations déjà prises. Le conseil municipal entérine et puis voilà. La contribution de la minorité touche donc rarement les options de fond, celles qui pèsent réellement sur la vie de la cité.

     D’ailleurs, le maire fait tout pour éviter tout débat de fond au conseil municipal...

     Quand y a-t-on parlé de l’aménagement du centre-ville, de la politique sociale menée par le CCAS, des orientations sur le fonctionnement de la Maison du Vivre Ensemble ? ... En fait, pour que le débat public existe, comme ce fut le cas pour la fermeture de l’école de la Venaiserie ou pour la suppression du poste financé à la maison de quartier de la Paperie, il faut vraiment que le maire y soit contraint et dans ce cas, il fait tout pour l’escamoter. C’est d’ailleurs au cours de ces débats que les vrais clivages apparaissent...

     C’est aussi parce que les débats d’orientation budgétaire sont rendus obligatoires par la loi que la minorité a eu la possibilité d’une année sur l’autre, de montrer à quel point certains choix budgétaires de la majorité pouvaient être incohérents, contraignant celle-ci à changer ses méthodes et ses orientations. Mais ça ne l'empêche pas d'augmenter les impôts contre l'avis de la minorité!

     Par ailleurs, en matière d’urbanisme et d’habitat, la majorité municipale met actuellement en œuvre ce qui a été décidé par la gauche avant 2006 (La Reux-les Cordelles) avec les répartitions de logements prévus dès l’origine (en particulier les logements sociaux). Revendiquer aujourd’hui d’être à l’origine de ces choix est pour le moins abusif de la part du maire. Quant aux Cinq Jardins, les logements locatifs qui y sont prévus correspondent aux objectifs fixés dans le Plan Local de l’Habitat décidé au niveau d’ALM...

     Pour quelles raisons, faudrait-il s’opposer aux tentatives visant à améliorer la démocratie participative (avec des résultats pour les CCQ très mitigés pour l’instant), à un projet culturel pavé de bonnes intentions ou à un projet sportif rempli de grands principes eux aussi tellement généreux qu’ils ne peuvent que faire l’unanimité? Ces projets sont-ils pour autant de gauche ? Pour le savoir, encore faudrait-il qu’ils soient débattus publiquement et surtout qu’ils soient régulièrement évalués dans leur mise en œuvre pour vérifier de quelle manière les intentions originelles sont respectées!

     Enfin, s’opposer systématiquement serait évidemment stérile et contre-productif mais considérer pour autant qu’il s’agit de la part de l’opposition d’une approbation sans réserve de ses projets, constitue donc une belle tentative d’ « enfumage » de l’opinion par le maire. Quant à l’affirmation du maire sur le fait qu’il pratique une politique de gauche, on aimerait bien savoir ce qu’en pensent l’ensemble de ses colistiers ?

     Mais gardons la tête froide car il y a beaucoup de non-dit dans ces propos. On croit savoir en effet que le rêve secret du maire serait de rassembler tout le monde sous son aile en 2014, l’éternel rêve des élus soi-disant apolitiques et partisans des consensus « mous ». « Plus belle la vie » sans opposition ! C’est donc la manière qu’il a trouvée pour passer une sorte de message subliminal à sa minorité, préparer le terrain et avancer ses pions. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard que ce discours tombe juste au moment où la gauche a le vent en poupe grâce aux primaires citoyennes et où un certain nombre de nouveaux habitants commencent à arriver à la Reux...

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