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LES ACTUS La Jaudette rebaptisée!

Quel drôle de choix pour l’espace culturel de la Jaudette !

La municipalité a souhaité donner un « nom de baptême » à la Jaudette, reconvertie comme on le sait en espace culturel (résidence d’artistes) et socioculturel pour les activités de l’Amicale Laïque et elle a pour ce faire appelé les historiens locaux à la rescousse...



Après consultation des historiens locaux, le choix s’est arrêté sur le nom de Pierre Audouys, ancien propriétaire des lieux au XVIIème siècle. C’était un avocat angevin qui a laissé une trace dans l’Histoire parce qu’il a écrit ce qu’on appelait à l’époque un « papier mémorial » (les mémoires de sa famille en une trentaine de pages) et que les écrits de ce genre sont paraît-il rares. Bof ! Pourquoi pas ?

Mais une élue de l’opposition a voulu en savoir plus en consultant Internet et elle a levé un drôle de lièvre ! Jugez-en vous-mêmes à travers cet extrait de l’ouvrage « La place de l'enfant dans la société française depuis le XVIe siècle » de François Lebrun de l’Université de Rennes 2, publié en 1986. 

... « Au XVIIème siècle, l’avocat angevin Pierre Audouys a huit enfants ; tous les huit sont dès leur naissance, envoyés en nourrice dans diverses paroisses rurales de l’Anjou. Audouys note scrupuleusement dans son livre de raison ces trois évènements consécutifs que sont pour chacun d’eux la naissance, le baptême et le départ en nourrice, le tout généralement en deux ou trois jours. Sur ces huit enfants, cinq meurent avant cinq ans, dont trois en nourrice. Il note à sa date chaque décès mais il ne semble pas s’être interrogé sur une telle série noire. Son huitième enfant est conduit à la campagne comme l’avaient été ses frères et sœurs et y meurt d’ailleurs quelques jours plus tard. Or rien ne permet de penser à la lecture du livre de raison de Pierre Audouys que, pendant les dix huit mois ou deux ans que dure l’absence de chacun de ses enfants, lui ou sa femme se sont déplacés pour aller les voir ou se rendre compte de la façon dont ils étaient traités... Pierre Audouys note sans aucun commentaire le décès de ceux de ses enfants morts dans la paroisse rurale où il les a conduits quelques mois plus tôt et ne se déplace pas pour assister à leur inhumation sur place... ».


L’essentiel pour Pierre Audouys et sa famille était de savoir que ces enfants avaient été baptisés et qu’ils étaient donc devenus des anges !

Drôle de mœurs quand même surtout dans une famille bourgeoise et riche. Il faut bien sûr situer tout ceci dans le contexte de l’époque où les enfants n’avaient pas la place qu’ils ont aujourd’hui et où c’était la loi de l’Eglise qui prévalait dans tous les domaines! Mais même au XVIIème siècle, rien n’interdisait d’aimer ses enfants et de prendre soi-même la responsabilité de les élever, tout en étant respectueux de l’Eglise, vous ne croyez pas ?

La seule référence à l’Histoire ne constitue pas un label suffisant en soi et le choix du nom de Pierre Audouys pour l’Espace de la Jaudette n’est pas neutre. Il est aussi porteur de symbole.. N’est-ce pas là en effet, un exemple typique d’obscurantisme religieux et des comportements extrêmes auxquels il peut conduire. Est-ce vraiment la référence qui convient pour un lieu dédié à l’épanouissement des valeurs de la laïcité et à l’éveil des citoyens aux valeurs humanistes ?

Le maire est resté ferme sur son choix et désormais, la Jaudette s’appellera donc l’Espace Culturel Pierre Audouys. Pour un certain nombre d’entre nous, il sera difficile de l’admettre et on continuera donc à appeler ce lieu la Jaudette. 

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