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LES ACTUS Le Biopole encore et toujours!

Biopole : tout le monde y met du sien mais rien n’est réglé !

C’est au mois d’août de cette année que l’usine doit être réceptionnée et elle se trouve donc en pleine phase dite « probatoire » où le maître d’ouvrage (ALM) vérifie la conformité des performances de l’usine avec le cahier des charges. On est encore loin du compte !

On ne va pas ici s’appesantir sur la question des performances techniques de l’usine qui n’ont pas encore atteint le niveau prévu. On est dans une phase d’organisation de la collecte en amont pour faire en sorte que les déchets qui arrivent dans l’usine soient bien triés et aussi proches que possible de la conformité souhaitée. Par ailleurs, le bon réglage de la chaîne de valorisation et de production d’énergie et de compost, ne va pas de soi et nécessite des ajustements permanents. L’usine, rappelons-le, fonctionne dans un schéma global de traitement des déchets à l’échelle du département, associant également la région choletaise pour fournir le quota de déchets suffisant, l’usine d’incinération de Lasse pour incinérer certains déchets et le centre technique d’enfouissement de la Séguinière.



Le tonnage de compost produit par l’usine et distribué à un certain nombre d’agriculteurs de la région angevine, est encore très loin du régime de croisière visant 20000t/an. En outre, il y a lieu de vérifier que ce compost répond bien aux exigences de qualité requises, ce qui nécessite également un suivi dans la durée effectué par la Chambre d’Agriculture. Concernant le biogaz qui sert à produire de l’électricité, le régime de croisière n’est pas non plus encore atteint. Bref, on est encore assez loin de l’excellence souhaitée !

Mais les riverains de l’usine sont plus préoccupés par les questions de nuisances que par celles de sa performance technique. Sur ce plan, il y a cependant un élément nouveau : pour la première fois, le conseil municipal de St Barth qui s’en remettait jusque-là totalement à ALM, s’est réuni en séance privée pour s’informer de l’état des lieux auprès des techniciens de la Sodemel, le maître d’ouvrage délégué, et d’ALM. Les élus ont ainsi pu toucher du doigt la réalité de la situation vécue par la population qui réside dans le périmètre proche de Biopole.

C’est donc un progrès par rapport à un passé récent où, en dehors de quelques membres du « réseau sentinelle » et de quelques citoyens qui ont suivi le projet depuis le début, ceux-ci se sentaient un peu seuls face à ALM et à l’exploitant (Veolia) pour être entendus et défendus. 

On a déjà parlé ici des odeurs, un problème récurrent dans l’environnement de l’usine, mais il y a d’autres problèmes à prendre en considération. D’une manière générale, les riverains ont conscience que la proximité de Biopole entraîne une certaine dépréciation de leur patrimoine. Pour la commune aussi, le risque existe de voir le futur lotissement de Mongazon boudé par les acheteurs potentiels... Il s’agit donc pour tout le monde de mettre une pression aussi forte que possible pour qu’ALM et Veolia parviennent à supprimer les nuisances comme l’engagement en a été pris par ALM.

On sait par expérience que les problèmes d’odeur en particulier sont difficiles à résoudre.  Même si des progrès ont été enregistrés grâce un certain nombre de modifications déjà réalisées, rien n’est encore définitivement réglé. Une nouvelle mission vient donc d’être confiée sur une année complète à un cabinet d’études spécialisé. Celui-ci doit analyser de manière très fine le fonctionnement de l’usine pour tenter de comprendre comment ces odeurs peuvent encore se propager à l’extérieur alors que l’enceinte des bâtiments est censée être complètement étanche et en dépression. On va croiser les doigts pour que la solution soit rapidement trouvée.

On évoque aussi les bruits liés au fonctionnement de l’usine 24h/24, ce qui est inhérent à toute industrie de cette nature : sur ce plan tout le monde baisse les bras car on n’y peut pas grand-chose ! Ou encore des lumières, très vives la nuit, obligatoires pour la sécurité de ceux qui travaillent mais qui sont gênantes pour les riverains. Mais que faire de plus que de promettre d’examiner comment il est possible de les réduire un peu...

Enfin, il reste la question de la qualité de l’air et de la propagation éventuelles de rejets nocifs dans l’air avec des risques éventuels à moyen et long terme pour la santé. Pour l’instant rien n’est avéré. Si certains gaz nocifs sont décelés dans la proximité de l’usine, il faut en effet pouvoir faire la part des choses entre ceux qui proviennent de Biopole et ceux de l’autoroute voisine ou d’autres industries situées dans un environnement proche. Puis, dans un deuxième temps, il faut également pouvoir établir avec certitude, à travers des enquêtes épidémiologiques longues et un peu aléatoires, un lien éventuel entre ces rejets considérés comme nocifs et l’apparition éventuelle de maladies spécifiques dans le secteur concerné... Pas évident !

Tout ceci n’empêche pas de faire tout ce qui est possible pour faire de cette usine un modèle tendant vers le zéro défaut. En attendant, on comprend le désarroi des riverains concernés : ça fait beaucoup en effet dans un environnement qui se situait presqu’en pleine campagne, il y a encore peu de temps...

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