EDITO
Le 27 novembre a eu lieu la
première du cycle annuel des réunions de quartier organisées par la
municipalité... S’agit-il d’un véritable exercice de démocratie
participative, d’une opération de séduction et de communication du maire ou d’une
discussion de café du commerce ?
En premier lieu donnons acte à la
municipalité de se prêter au jeu consistant à rencontrer tous les ans les
citoyens pour débattre des affaires de la commune et pour échanger avec eux sur
leur cadre de vie et leur environnement. C’est donc déjà un symbole fort de
démocratie directe de proximité. C’est aussi une opportunité pour les citoyens
d’entendre des avis divers et quelquefois contradictoires, dans une ambiance
courtoise et respectueuse de la parole de chacun et donc de faire
l’apprentissage du débat public et de la démocratie ; par les temps qui courent
où l’invective remplace souvent le débat d’idées, ce n’est pas à négliger.
En second lieu, la démocratie directe
dans une commune consiste également à ne pas éluder, ni à prendre à la légère
les questions de type « bordures de trottoirs », « crottes
de chien » et autres. Elles se rapportent au quotidien et elles comptent dans
le bien-être des citoyens. Quelquefois d’ailleurs, les réponses qui y sont apportées renvoient les citoyens
à leur responsabilité collective, ce qui peut aussi faciliter la prise de
conscience du mieux vivre ensemble : s’il y a des crottes de chiens sur
les trottoirs, ce n’est pas la faute du maire mais bien celle des maîtres qui
font en l’occurrence preuve d’incivilité.
Après avoir
reconnu le côté positif de la démarche, venons-en maintenant à la question posée en
tête de cet édito.
Déjà on peut faire une observation préalable qui donne une indication utile et significative sur la forme des échanges entre le maire et les citoyens : seul le maire disposait d’un micro pour s’exprimer, les citoyens en étant privés, ce qui établissait donc à priori une hiérarchie dans l’expression du maire d’un côté et celle des citoyens de l’autre. C’est un détail loin d’être anodin...
Déjà on peut faire une observation préalable qui donne une indication utile et significative sur la forme des échanges entre le maire et les citoyens : seul le maire disposait d’un micro pour s’exprimer, les citoyens en étant privés, ce qui établissait donc à priori une hiérarchie dans l’expression du maire d’un côté et celle des citoyens de l’autre. C’est un détail loin d’être anodin...
Après plus de deux heures de présentation
et de discussion, qu’auront finalement appris et retenu les citoyens
présents ? Que la piscine est une réussite, que St Barth est sur la
bonne voie avec un accroissement de sa population, que la municipalité est sans
reproche et que tout ce qui ne va pas ou pose problème, c’est de la faute de
l’agglo, du prédécesseur à la mairie, enfin des autres et jamais de soi-même...
Oui, mais encore...
Auront-ils
appris quelque chose de nouveau sur les projets du centre-ville avec le minimum
de pédagogie requise pour expliquer les enjeux de la rénovation en cours ?
Auront-ils été un tant soit peu informés sur les enjeux du Plan Local
d’Urbanisme (PLU) qui est en cours d’élaboration sous l’autorité d’Angers Loire
Métropole ? Leur aura-t-on donné de bonnes raisons pour expliquer la
frilosité de la municipalité pour accepter la mise en place de la « ligne
de bus à haut niveau de service » destinée à favoriser l’usage des
transports en commun ? Leur aura-t-on donné les vraies raisons de l’abandon
provisoire ou définitif du projet de la Maison du Vivre Ensemble ? Leur aura-t-on
donné quelques éléments d’information sur l’état des finances communales après
les fortes hausses d’impôt des années passées ?...etc... La réponse est
non à toutes ces questions.
Et au-delà des
aspects techniques des dossiers dont il a été débattu, la dimension humaine de
la gestion municipale a-telle été prise en considération dans les réponses
apportées par le maire aux interrogations des citoyens, s’agissant des impôts,
de l’habitat, des déplacements... ? Non !
Et c’est bien
pour cette raison qu’on ne peut se satisfaire d’un exercice qui est avant tout
une opération de séduction et de communication du maire, certes légitime mais
qui est encore très loin de ce que doit représenter la vraie démocratie
participative. Celle-ci requiert que l’on ne se contente pas de répondre à
minima à des questions plus ou moins intéressantes et importantes, mais que
l’on fasse aussi confiance à l’intelligence des citoyens et à leur expertise
d’usage, pour aborder avec eux les questions de fond que les élus ont la
responsabilité de gérer.
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