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Le DOB est de retour !

Le Débat d’Orientation Budgétaire, c’est comme les impôts ! Ça revient tous les ans ! On sait déjà à quelle sauce le Budget Primitif (BP) de 2013 va être accommodé !


Ce n’est évidemment pas l’année qui précède les élections municipales que le maire va augmenter les impôts ! C’est déjà fait – et bien fait- en 2009 et 2010 où au cours de deux exercices budgétaires successifs, les contribuables bartholoméens ont subi un rude « matraquage fiscal ». En tenant compte des petits réajustements annuels proposés par l’Etat en lien avec l’inflation, la valeur moyenne des impôts locaux payés par les citoyens de St Barth ont augmenté au total de 30% environ depuis 2006 que le maire est aux affaires ! Pas mal pour un maire qui se vante d’avoir maîtriser les finances de la commune !

Lors de la présentation des orientations budgétaires pour 2013, l’adjoint aux finances a souligné la dureté des temps : l’Europe et la France en panne de croissance, l’ « Etat en faillite » depuis longtemps pour reprendre l’expression d’un ancien premier ministre et donc des dotations aux collectivités au mieux maintenues, voire réduites. Par ailleurs, malgré les taux qui restent très bas, il vaut toujours mieux maîtriser la gestion des deniers publics que de recourir à l’emprunt de manière excessive. Cela a donc conduit la municipalité a faire preuve de sagesse dans les engagements de dépenses pour 2013 que ce soit pour faire fonctionner l’ensemble des services ou pour investir dans de nouveaux équipements. Sur cette analyse globale de fond, on ne peut qu’être d’accord !

Les propositions qui sont faites (en italique, la présentation de l’adjoint) sont donc les suivantes :
-         une maîtrise rigoureuse des dépenses de fonctionnement notamment au niveau des charges de personnel qui augmenteront cependant de 3%. On notera en passant que le budget du personnel fait quand même un bond de 5,58 %, ce qui semble contredire cette affirmation...
-         un maintien des taux d’imposition au même niveau
-         l’absence de recours à l’emprunt
voirie à acheter par la ville à la SARA
-         la préservation d’un niveau d’investissement satisfaisant, axé sur les dépenses prioritaires, en reportant certains investissements. En fait, les ressources seront consacrées à la maintenance des équipements existants et aux travaux de voirie déjà annoncés (rue Charles Péguy et la Paperie), à l’extension du cimetière et à quelques acquisitions foncières. La ville va également racheter des infrastructures de la Reux et des Cordelles à la SARA, pour absorber le déficit opérationnel de cette Zac.

Une représentation de la
Maison du Vivre Ensemble
Que dire de tout çà ? La bonne nouvelle pour les bartholoméens est que les taxes d’habitation et foncières n’augmenteront que de 1,8% en 2013, correspondant à la revalorisation des bases servant au calcul des taxes, cette valorisation étant fixée par l’Etat. Mais encore ? Les priorités de la municipalité sont clairement annoncées : des travaux de maintenance (ce qui est incontournable) et des VRD (ce qui l’est peut-être moins). En tout cas, la Maison du Vivre Ensemble qui était le projet-phare du programme municipal de 2008 est passée à la trappe pour la fin de ce mandat !

L’opposition a essayé de rappeler certains fondamentaux de ce que représente une politique budgétaire. Du point de vue technique elle a souligné le manque de maîtrise des dépenses de caractère général et en premier lieu du budget du personnel. A cet égard elle a exprimé beaucoup d’inquiétude pour l’avenir la perspective de création de 12 nouveaux postes équivalent-temps plein, ce qui est considérable ! Si cette option se concrétise, elle devrait entraîner à coup sûr le dérapage de cette ligne budgétaire pour les années à venir. Le risque est que cela se traduise par une nouvelle augmentation des impôts au début du prochain mandat. Rendez-vous est pris !

Mais elle a aussi souligné une autre dérive, plus fondamentale celle-là ! Au-delà des techniques de bonne gestion visant à faire mieux avec les moyens disponibles, un budget est aussi fondé sur des orientations politiques correspondant aux priorités qu’une municipalité se donne en lien avec les attentes de la population. Or, si on examine la continuité des budgets depuis quelques années, on voit que les priorités retenues sont plus liées à la satisfaction de demandes sectorielles dont la priorité est discutable, qu’aux engagements du projet municipal sur lequel la municipalité a été élue en 2008. Pour résumer, on peut affirmer que la ville choisit d’enfouir les réseaux électriques ou de réaliser un terrain synthétique plutôt que de lancer le grand projet emblématique de la Maison du Mieux Vivre Ensemble qui était censée être la pierre angulaire de son programme. Ce qui est significatif !

Mais ces observations ont été formulées dans le brouhaha et sous les sarcasmes des élus de la majorité municipale, frisant le mépris. Et comme le maire avait décidé d’emblée qu’elles ne seraient pas discutées, on se demande en effet à quoi peut servir un tel débat !

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