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Les « collectifs » du CCAS : des modèles de démocratie participative ou une manière subtile de soustraire certains projets du débat public ?

Ils font partie du dispositif de la démocratie participative à la mode de St Barth. Mais leur fonctionnement est opaque et certaines des orientations qui y sont proposées sont mises en application sans que le conseil municipal ou même le conseil d’administration du CCAS ne soient saisis. Est-ce normal ?


Le maire a mis en place depuis 2006, un certain nombre de groupes thématiques qu’il a appelé des « collectifs » pour se démarquer des commissions qui existaient déjà auparavant. C’était déjà en soi, une manière subtile de « récupérer » l’héritage des prédécesseurs en ayant l’air de faire du neuf sans presque rien changer ! Ainsi l’ancienne commission des aînés par exemple ou encore la commission du handicap, sont devenus des collectifs ! Quel changement !

 Ces collectifs ne sont donc pas autre chose que des commissions extramunicipales qui ne veulent pas dire leur nom. Ils sont au nombre de 4 : jeunesse, aînés, handicap, famille. Une 5ème commission se rapportant aux quartiers et qui est chargée de coordonner le travail des CCQ, se situe un peu en marge des autres en raison de sa spécificité. Elle n’a donc pas le label officiel de « collectif ».

Ces collectifs sont présidés par l’adjoint compétent et ils associent des élus, des fonctionnaires municipaux, des partenaires extérieurs éventuels (CAF, travailleurs sociaux...), des citoyens volontaires cooptés... Ils ont pour but de réfléchir à des questions diverses en lien avec le thème général du collectif concerné. Rien de très original donc ! Le but consiste à approfondir certaines de ces questions pour éclairer les orientations à prendre et soumettre des propositions aux élus afin de mieux répondre aux attentes exprimées.

Jusque-là, on peut donc dire que tout va bien !

Les commissions extra-municipales associant des élus, des citoyens « porteurs » de l’expertise d’usage indispensable, des fonctionnaires chargés de la mise en œuvre des projets et de l’action sur le terrain..., existent depuis longtemps dans toutes les villes. Elles ont prouvé leur utilité en s’avérant un bon moyen d’enrichir la réflexion des élus. Rien donc de très original dans l’existence de ces collectifs !

Mais dans le mode de fonctionnement instauré à St Barth, il y a cependant matière à interrogation. En effet, ces collectifs se réunissent en général à des heures compatibles avec le temps de travail des fonctionnaires, c’est-à-dire en plein milieu d’après-midi, ce qui empêche évidemment certains élus et des citoyens salariés qui le souhaiteraient d’y participer. D’ailleurs, peu d’élus sont informés des horaires des réunions... et surtout, ils ne reçoivent jamais de comptes-rendus de ce qui s’y passe !

On est donc en droit de se poser quelques questions :
1)      Pour quelles raisons, les comptes-rendus de ces collectifs sont-ils confidentiels au point que les élus eux-mêmes, à l’exception de ceux qui y participent, n‘en ont pas connaissance ?
2)      Pour quelles raisons, certaines des orientations proposées par ces collectifs sont-elles quelquefois mises en application directement sans avoir été entérinées par les commissions d’élus compétentes ou par le conseil d’administration du CCAS, lequel a pour mission la mise en œuvre de la politique municipale dans les secteurs concernés?

Ce mode de fonctionnement opaque suscite donc tout naturellement une forme de suspicion sur la véritable finalité des collectifs. Si on excepte le collectif des aînés qui a pour principal objet de fixer des programmes de réjouissance, la création de ces collectifs n’aurait-t-il pas pour premier objet de soustraire certaines orientations suggérées dans les collectifs, du débat en commission ou en conseil municipal ? Ce qui serait carrément une manière subtile de détourner la démocratie municipale. Nous allons donc essayer d’apporter un regard vigilant sur leur fonctionnement.

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