Vote du Budget Primitif de
2013 : un cru indolore pour les bartholoméens !
Pas d’augmentation des taux pour les impôts
communaux, zéro emprunt pour 2013 ! La gestion financière de la ville
serait-elle devenue un modèle de vertu et d’efficacité ? C’est ce que
revendique le maire mais tout n’est pas si rose !
On ne va évidemment pas se
plaindre de voir les impôts se stabiliser durablement après le matraquage subi
en 2009 et 2010. On approuve donc la prudence de la municipalité dans un
contexte où les ressources des collectivités risquent de se tarir, y compris à
St Barth malgré l’élargissement des bases fiscales dues à l’arrivée de nouveaux habitants.
L’Etat est endetté jusqu’au cou
et il va donc devoir réduire les dotations aux collectivités territoriales
alors que par ailleurs de nouvelles charges risquent de leur être transférées.
On sait aussi que la capacité des contribuables est arrivée à un niveau qui
impose aux communes une grande modération fiscale. Les dépenses qui seront
engagées par la ville doivent être recentrées sur les vraies priorités de la
population.
Mais, si la prudence de la majorité
municipale est en soit une bonne chose, prétendre comme elle le fait que sa
gestion est un modèle de vertu et d’efficacité, est une affirmation pour le
moins erronée et excessive lorsqu’on fait l’historique de cette gestion sur les
7 années de mandat du maire !
Une ville, c’est comme un
ménage : il faut adapter les dépenses aux revenus sauf à devoir emprunter
de manière excessive jusqu’au surendettement. L’évolution de l’épargne qu’une
ville parvient à se constituer progressivement en veillant à ne pas dépenser
plus que les recettes ne le permettent, constitue donc finalement un excellent
indicateur de la qualité de sa gestion.
Si l’épargne augmente, cela
signifie que les recettes progressent plus vite que les dépenses et que la
ville est donc en capacité d’investir plus sans augmenter ses emprunts et son
endettement global. Le cercle devient alors vertueux : moins elle emprunte
et plus son épargne augmente avec l’accroissement naturel des richesses
produites et des bases fiscales. Par voie de conséquence sa capacité d’investir
augmente également. Au terme d’un processus assez long, elle peut même être
capable de beaucoup investir sans emprunter le moindre centime.
Ce processus exige évidemment une
maîtrise absolue des dépenses de fonctionnement et une vision pluriannuelle des
investissements à réaliser en adéquation avec les moyens et en lien avec les
priorités.
En revanche, quand les dépenses
excèdent les recettes l’épargne devient rapidement négative. On doit alors
emprunter pour équilibrer les dépenses L’effet « boule de neige »
peut alors être très rapide comme dans toutes les situations de surendettement,
avec des remboursements qui croissent de manière rapide. La conséquence est
immédiate : l’augmentation des impôts !
Pour comprendre ce qui s’est
passé à St Barth, on a donc analysé l’évolution de l’épargne disponible depuis
que le maire est aux affaires, soit à la fin de l’exercice 2005 qui relevait de
la gestion de la municipalité précédente. L’épargne disponible était alors de
1084000€ et l’emprunt annuel de 391000€. En trois exercices très
« dépensiers » et mal maîtrisés, des emprunts annuels qui ont grimpé
tout de suite à 1000000€ environ, cette épargne est vite descendue à 102000€.
Si la municipalité avait continué dans cette voie, la spirale décrite ci-dessus
et dénoncée sans relâche entre 2006 et 2008 par l’opposition de l’époque,
allait vite devenir une réalité ! Grâce à un peu de rigueur retrouvée dans
les dépenses à partir de 2008, la tendance a été heureusement inversée et
l’épargne a pu être remontée à 428000€ en 2009.
Les vestiaires des Ardoises |
Cependant, dans le même temps, la
ville était engagée dans un programme d’investissement très lourd avec les
vestiaires des Ardoises et surtout la nouvelle piscine. La faiblesse de
l’épargne et de sa capacité d’autofinancement l’auraient évidemment entraînée
dans un endettement massif et une dégradation rapide des finances communales.
C’est donc à ce moment-là, qu’elle a commencé à augmenter les impôts : 5%
d’augmentation des taux une première fois et pour faire bonne mesure, 15% l’année
suivante avec la suppression de l’abattement des bases!
La Baleine Bleue |
Grâce à ces deux coups de massue,
l’épargne a donc été rétablie en 2011 à 1695000€, un niveau jamais atteint
jusque-là. C’est aussi cette année-là que l’emprunt réalisé s’est monté à
3000000€ pour financer la piscine! Depuis, on est redescendu à un niveau
plus normal et plus satisfaisant. La dette se situe aujourd’hui autour de 10M€,
au-dessus d’un niveau moyen qui s’est longtemps stabilisé 6 et 8 M€. Il est
évident qu’en l’absence d’investissements nouveaux et d’obligation d’emprunter
pour les financer, l’épargne va encore remonter dès 2013 ! Mais
thésauriser ne constituant pas la vocation d’une ville, cette pause ne peut pas
être prolongée très longtemps!
En résumé, on peut donc affirmer
que dans le passé, la gestion du maire a été erratique, improvisée et sans
vision prospective. Cela a conduit à devoir augmenter fortement les impôts pour
financer un équipement lourd comme la piscine dont le coût a par ailleurs été
presque multiplié par deux ! Prétendre dans ces conditions que la gestion
de la commune a été exemplaire est évidemment osé, pour ne pas dire
mensonger !
Il est encore temps de tirer les
leçons des errements du passé pour essayer de mieux maîtriser la gestion
financière de la commune et éviter de nouveaux dérapages.
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