EDITORIAL
Ce blog a eu les honneurs du
Conseil Municipal de la fin du mois de mars. Nous sommes évidemment très fiers et
flattés de cette nouvelle notoriété. Elle représente pour nous la
reconnaissance de notre travail au service de la démocratie locale, même si,
comme on peut l’imaginer, ce n’est pas pour nous tresser une couronne de
lauriers que la majorité municipale a parlé de notre blog.
Malheureusement, on peut aussi le regretter, la publicité qui nous aura été faite n’aura qu’un impact
très modeste. Les conseils municipaux étant totalement dénués d’intérêt, ils ne sont plus suivis que par quelques citoyens qui s’ennuient à
longueur de séance.
C’est l’adjoint à la Communication qui
s’y est collé. Après une séance où en moins d’une heure tous les dossiers avaient
été expédiés sans débat de fond, il a pris la parole pour regretter que notre blog se
soit permis de diffuser des informations encore confidentielles et qui ne devaient donc pas être rendues publiques. Il faisait référence à l'information dont nous avons en effet fait état à deux ou trois reprises concernant la création projetée de 12 postes ETP (équivalent-temps-plein) dans les années qui viennent à la
mairie. Selon lui, cette information analysée au cours d’un conseil municipal privé, n’avait aucun caractère officiel et ne pouvait donc pas être diffusée publiquement...
Nous sommes au regret de lui dire
que ce n’est pas tout à fait exact si on veut bien se souvenir que le
représentant de la minorité municipale a fait référence à ces créations
d’emploi lors du débat d’orientation budgétaire au mois de novembre dernier, en
exprimant son inquiétude sur leur impact dans les années qui viennent. Il
s’agissait donc bien d’une information à caractère public.
D’ailleurs, la Commission Technique
Paritaire (CTP) a déjà commencé à examiner la création de nouveaux postes en
lien avec ce nouvel organigramme jamais débattu au conseil
municipal. Ainsi, des postes vont être créés les uns après les autres, sans qu’au
préalable l’opportunité n’en ait été entérinée par l’ensemble des élus, dans
une perspective globale d’organisation et de fonctionnement de la ville. Dès lors, pour quelles raisons devrions-nous nous abstenir d’en
parler?
Mais la question n’est pas tant
celle-là en particulier, que celle de la manière dont les questions importantes de
fond sont débattues ou pas au conseil municipal.
Nous avons expliqué ici à
différentes reprises comment fonctionnait la démocratie municipale à St Barth
et comment en particulier, lorsque les dossiers arrivaient dans les commissions
pour être discutés par les élus, les grandes orientations avaient déjà été
fixées en bureau municipal sans qu’il soit possible d’en débattre sur le
fond. Les commissions d'élus en sont donc le plus souvent réduites à examiner les conditions de
leur mise en œuvre. Par ailleurs, au conseil municipal, lorsque les élus de
base veulent poser une question de fond sur l’opportunité de telle ou telle
décision, on leur rétorque toujours que ce n’est pas à l’ordre du jour ou au
mieux, que la question a été évoquée au cours d’un conseil privé et qu’il n’y a
donc pas lieu d'y revenir.
Alors de deux choses l’une :
-
Ou bien les conseils privés sont les seuls lieux où ce
genre de question est débattue, auquel cas, nous n’avons aucun scrupule à en
parler ici. La création de 12 ETP qui représentent 10% environ de la masse
salariale de la mairie, représente quand même une décision lourde de
conséquence qui mérite un débat public en conseil municipal.
-
Si ce n’est pas le cas, à quel moment est-il possible
d’en parler sans que les élus de la minorité qui osent poser ce genre de
question au conseil municipal, ne se voient "renvoyés dans les cordes" en arguant du fait que ce n’est pas à l’ordre du jour ?
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