Saint Barthélemy d'Anjou Infoplus

LE DOSSIER DU MOIS

Quelle stratégie pour le centre-ville ?

Régulièrement on voit passer au conseil municipal des dossiers d’acquisition, de démolition ou de création d’une Déclaration d’Utilité Publique dans l’un ou l’autre des îlots qui sont concernés par une rénovation dans le centre-ville. Mais on ne sait toujours pas où on va...

Une friche de l’îlot Coubertin

Les premières acquisitions sur l'îlot Coubertin remontent aux années 1990 et le conseil municipal a voté récemment la demande de création d’une Déclaration d’Utilité Publique (DUP) pour faire les dernières acquisitions qui libéreraient la majeure partie de cet îlot  On a ainsi pu voir à l’appui de cette délibération, une esquisse d’aménagement avec une ou deux hypothèses de construction d’immeubles d’habitation sur cet îlot  A l’origine, c’est la Maison du Vivre Ensemble qui devait se réaliser à cet endroit, mais le projet a migré vers la pointe de l’îlot situé à l’angle de la rue de Verdun et de la rue des Vignes. Si elle se fait bien sûr ! Plus de quinze années donc d’achats au coup par coup dans ce périmètre et toujours officiellement aucun projet à l’horizon !

L'esquisse d'aménagement de l’îlot Coubertin

De même, la ville achète tout ce qui se présente dans l’îlot dit du « fer à repasser » entre les rues Verdun, Pasteur et Route de Beaufort : un appartement dans l’immeuble occupé au rez-de-chaussée par le Crédit Mutuel et depuis peu, une maison et un terrain de 659m2 en façade de la route de Beaufort. Là aussi on a entrevu des esquisses de plans de masse de construction d’immeubles... Mais, ce n’est que le début de l’opération et on ignore complètement de quelle manière doit se dérouler la suite. Le maire promet en effet à ceux qui veulent l’entendre qu’il n’expropriera personne et qu’il n’achètera que si les propriétaires sont vendeurs. Il y a donc fort à parier que le scénario de l’îlot Coubertin va se renouveler ici de la même façon et que dans dix ou quinze ans, on en sera toujours au même point.

L'esquisse d'aménagement du "fer à repasser"

Friche à démolir

Sur l’îlot situé entre la rue de la Ranloue et la place de l’église et de la mairie, où se trouve le Zanzibar, la ville est déjà propriétaire d’une grande partie des bâtiments dont certains sont vétustes. L’un d’entre eux va être démoli (si ce n’est déjà fait). Là aussi, il existe un vague projet de construction d’immeuble mais on ne sait pas quelle en est la priorité par rapport aux autres îlots également promis à la rénovation. La aussi, ça peut donc encore durer très longtemps.

La ville vient également d’acheter la maison qui fait l’angle entre la rue Jean Jaurès et la Route de Beaufort. L’intention est claire : il s’agit d’aligner autant que possible la rue Pasteur et la rue Jean Jaurès pour améliorer le fonctionnement du carrefour à cet endroit. En revanche, elle n’a pas réagi à l’intention de la Poste de vendre sa propriété, ce qui laisse à penser qu’elle n’a aucune perspective pour améliorer la liaison entre les deux pôles commerciaux du centre-ville : Jean-Jaurès d’un côté, la place Allende de l’autre.

Quant aux autres îlots situés le long de la Route de Beaufort en direction de l’Est, la ville n’a pour l’instant affiché aucune intention alors qu’à l’évidence, eu égard à la taille des jardins et à l’état de certains bâtis, il est indéniable que le renouvellement urbain préconisé dans le PLU en cours d’élaboration, concernera inévitablement ce secteur du centre-ville à court terme...Quelles seront les dispositions prévues au PLU concernant ce secteur ? On devrait le savoir rapidement maintenant mais la ville n'a toujours pas affiché ses intentions dans ce secteur.

Comme on le voit, tout ça manque de cohérence et de lisibilité, outre le fait que c’est la meilleure manière d’organiser des friches en plein centre-ville et donc de le dévitaliser. A la décharge de la municipalité, il faut admettre que la conjoncture n’est pas très favorable pour se lancer tête baissée dans des opérations de rénovation si on admet que les investisseurs ne sont pas légion par les temps qui courent. Mais ceci n’est que conjoncturel et ce n’est pas une raison pour ne pas travailler à un projet de centre-ville à moyen et long terme et à une stratégie qui permette de le mettre en œuvre par phases successives.

Cette stratégie du fil de l’eau qui était déjà en vigueur avant 2000 et n’a connu que la brève interruption que l’on sait entre 2001 et 2006 pour réaliser le Cœur de Ville, est en effet la pire et certainement aussi la plus coûteuse pour la ville qui doit supporter indéfiniment le coût financier des acquisitions réalisées...

Quoi qu’il en soit, il va falloir définir des orientations pertinentes sur le devenir de certains îlots dans le cadre de l’élaboration du PLU qui est en cours. Il en va de la lisibilité du futur centre-ville mais également du respect du aux propriétaires concernés qui sont en droit d’exiger une réponse claire et sans ambiguïté de la part des élus quant à leur avenir.

Mais la municipalité a-t-elle seulement une vision claire sur le devenir du centre-ville ? On peut en douter devant tant d'attentisme et d'immobilisme.