Cela faisait un certain temps que certains élus voulaient connaître de
manière plus détaillée les chiffres de fréquentation du THV, le « navire
amiral » de la politique culturelle de St Barth. Eh bien, ça y est !
Et c’est bigrement intéressant !
Ces chiffres étaient attendus
depuis longtemps car ils permettent aussi en partie de déterminer les orientations de la politique culturelle
de la ville. Autant on sait que la médiathèque fonctionne en direct avec la
proximité et donc avec les bartholoméens eux-mêmes, autant en effet, s’agissant
d’un équipement culturel qui a vocation à rayonner au-delà de nos frontières,
la question se pose un peu différemment.
Première indication : 20%
seulement des abonnés du THV sont de la commune, la majorité venant d’Angers,
du territoire d’ALM, voire du reste du Département. Si on peut se réjouir que
le THV rayonne dans une sphère élargie, il faut néanmoins se poser la question
de savoir pour quelles raisons, les bartholoméens rechignent à s’abonner alors
que les places sont moins chères. Est-ce parce qu’ils ont des difficultés à
trouver cinq spectacles qui les intéressent dans la programmation pourtant
abondante proposée sur toute la saison ?
En revanche, les bartholoméens
représentent 38% de ceux qui achètent des billets au coup par coup, alors
qu’ils sont plus chers. Ce chiffre semble corroborer l’hypothèse émise
ci-dessus et confirmer que finalement les citoyens de cette commune connaissent
et apprécient « leur » THV mais qu’ils sont très sélectifs sur le
choix des spectacles qu’ils veulent y voir programmer.
Et en parallèle, il serait aussi
évidemment intéressant de connaître les chiffres de la fréquentation des
bartholoméens au Quai à Angers ou à d’autres équipements culturels de
l’agglomération, pour mieux cerner les goûts de la population.
Mais peut-être faudrait-il aussi
pouvoir analyser plus finement ces chiffres et essayer de corréler l’achat des
billets et le type de spectacle où les bartholoméens sont les plus nombreux
pour essayer de dégager une tendance quant aux souhaits qu’ils peuvent exprimer
et qui doivent guider le choix des programmes.
Cela étant, les chiffres sont
quand même éloquents et ils démontrent s’il en est encore besoin que les
frontières communales n’ont plus beaucoup de sens lorsqu’il s’agit de culture,
de sport ou de tout ce qui concerne la vie quotidienne des citoyens de
l’agglomération, au-delà bien sûr de l’emploi et de l’habitat qui sont les
premiers critères des choix résidentiels.
Peut-être est-il enfin temps,
avec les difficultés qui vont imposer de resserrer les budgets dans toutes les
collectivités territoriales, de ne plus faire du nombrilisme concernant les
politiques à mener dans les secteurs qui risquent d’être les premiers touchés.
En matière de culture en particulier, s’il est incontestable que le THV est
maintenant bien reconnu comme un outil culturel majeur de la métropole
angevine, ne serait-il pas temps de rechercher une meilleure collaboration
entre tous les acteurs et les outils de l’agglo pour éviter les
« flops » culturels et le gaspillage ? En un mot, ne serait-il
pas temps de mettre en commun l’ensemble des ressources (supports et offres)
pour tenter d’élaborer une politique culturelle plus globale.
A défaut de pouvoir aller
rapidement dans ce sens, ne serait-il pas possible à tout le moins, de
rechercher des collaborations entre les grands organismes culturels de la place
et dont fait partie le THV, pour coordonner, diversifier et élargir encore plus
l’offre de spectacles pour tenter d’attirer un public plus important sans
alourdir les budgets ?
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