EDITORIAL
Nous sommes en manque...
On ne sait pas si vous êtes comme
nous, mais depuis quelque temps, chaque matin, nous nous sentons saisis d’une sourde
angoisse lorsque nous ouvrons notre quotidien préféré. Nous nous précipitons
sur la rubrique locale pour voir si enfin on voit réapparaître la photo de notre
maire, singulièrement absent depuis deux semaines, une éternité, lui que l’on
voyait chaque matin comme un père bienveillant, souriant, détendu, rassurant
ses chers administrés par sa seule présence. Depuis 7 ans, il a ainsi réussi
progressivement le formidable exploit de créer chez beaucoup d’entre nous une
sorte addiction tenace, dont nous ne pouvons plus nous passer.
Il y a bien les comptes-rendus
détaillés des représentations du THV dont on ne comprend pas toujours grand-chose,
mais nous ce que l’on désire par-dessus tout, c’est la photo de notre maire
chaque matin dans le journal lorsqu’on prend notre café et rien de plus. C’est
notre petit remontant quotidien, le miel qui nous donne de l’énergie et qui
nous met de bonne humeur et du baume au cœur... C’est notre drogue et c’est ce
qui rendait jusque-là la vie si belle dans l’Eden de St Barth !
De mémoire, la dernière fois où on l’a vu, ce devait être le lendemain du 8
mai où il a dû comme tous les ans, accrocher une médaille au revers de la veste
d’un ancien combattant après un beau discours sur le symbole que représente
cette commémoration. Depuis, c’est l’absence, une absence à laquelle il ne nous
avait pas habitués depuis de longues années et qui devient à la longue cruelle et
insupportable. N’ayons pas peur des mots, nous sommes en manque et un peu comme des
amoureux transis et éplorés de ne plus recevoir de nouvelles de leur dulcinée...
« Un seul être vous manque et tout
est dépeuplé » a dit le poète !
Mr le Maire, ne nous laissez pas
orphelins plus longtemps! Nous avons besoin de vous voir chaque matin dans
le journal pour nous sentir rassurés : un jour auprès des aînés pour dire
combien vous les aimez et pensez à eux, un autre jour pour caresser la tête de
nos « chérubins », le lendemain pour saluer un
exploit sportif et encourager nos jeunes dans leur quête du dépassement de soi,
le surlendemain encore pour soutenir le travail patient et ô combien
indispensable des associations qui œuvrent pour le mieux vivre ensemble à St
Barth... Vous avez raté la sublime éclosion d’un petit poussin à Planète
Enfants, mais on ne vous en veut pas ! Vous êtes sur tous les fronts, vous
pansez les plaies et on ne doute pas que bientôt vous soyez en capacité de
faire des miracles...
Et puis, sans que l’on ne s’en
soit tout de suite aperçu, il s’est passé quelque chose d’inattendu, comme une
petite fêlure au début qui s’est progressivement élargie. Cette absence a subrepticement
suscité un doute qui a commencé à s’introduire sournoisement dans notre pensée,
un doute persistant et insidieux, malveillant et à la longue de plus en plus insupportable !
On a eu beau essayer de le rejeter, il est revenu sans cesse à l’assaut pour
finalement envahir totalement notre esprit où il a fini par s’incruster et s’accrocher
de manière définitive comme une bernique à son rocher...
Et si cette absence n’était en
réalité que la représentation du vide de l’action de votre municipalité ?
Car, au-delà de votre photo qui nous manque, on est également sevré
d’informations sur ce qui se passe dans la commune comme s’il ne s’y passait rien.
Et on en vient à se comparer à nos voisins trélazéens ou pont-de céais. Et
l’évidence a fini par s’imposer comme une révélation : il ne se passe plus
rien d’intéressant dans notre commune, rien en tout cas qui justifie que l’on
parle de St Barth dans le journal! Triste et désespérant !
D’ailleurs, les rédacteurs de ce
blog avouent les difficultés grandissantes qu’ils éprouvent chaque mois pour dégotter
des sujets qui méritent d’être présentés et débattus... Rassurez-nous vite Mr
le Maire avant que nous devenions carrément dépressifs !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire