LE BILAN DU MANDAT
Chapitre 1 : les équipements publics
(suite et fin)
La Maison du Vivre Ensemble (MDVE) : un projet
mort-né ?
Ce projet était, avec
le centre aquatique de la Baleine bleue,
l’un des trois projets majeurs figurant dans le programme de la majorité
municipale issue des élections de 2008. Certes, à court d’imagination et de
perspectives, celle-ci avait un peu volé l’idée de ce projet dans le programme présenté par ses adversaires, mais elle s’est rapidement convaincue
de l’intérêt qu’il pouvait représenter.
Il s’agissait de
regrouper un certain nombre d’associations dans un même lieu pour leur donner
plus de visibilité. Mais il s’agissait aussi et surtout de faire en sorte que
leur proximité au quotidien et les complémentarités qui pouvaient exister entre
elles, créent une véritable synergie pour leur permettre d’être beaucoup plus
efficaces dans l’animation de la commune.
Le coût d’objectif fixé
par le maire « un peu à la louche » et sans aucun véritable élément de
programme, était de 2,5M€HT, un plafond à ne pas dépasser. Cependant, lorsqu’il
a fallu lancer le projet, personne au sein de la municipalité n’avait les idées
très claires sur ce que devait recouvrir le projet, ni sur la manière de le
mettre sur pied. Les fameux « collectifs » créés sous l’égide du CCAS ont bien
été sollicités pour y réfléchir mais ceux-ci n’étaient pas non plus très armés
pour bâtir le programme d’un équipement aussi innovant.
Il n’y a que
l’implantation du projet qui ait été finalement assez rapidement solutionnée
grâce à un accord passé avec le Val de Loire, gestionnaire des immeubles
collectifs HLM de l’ilot situé entre les rues de Verdun-Coubertin, la rue des
Vignes et la rue de la Marmitière. Alors que la MDVE devait initialement être
construite dans l’ilot Coubertin à proximité du CCAS-Centre social, la ville a
finalement considéré que le terrain situé à l’angle de la rue des Vignes et de
la rue de Verdun, était plus visible et donc plus approprié. Elle a donc
négocié avec le Val de Loire pour échanger des droits à construire dans l’ilot
Coubertin contre la propriété de ce terrain.
Finalement, un
programmiste a été désigné avec pour mission de faire un inventaire précis des
besoins de chacune des associations pressenties pour s’installer dans la MDVE (le Relai Etape, le Point Soleil, le
Rond-Point, le Coup de Pouce Alimentaire, la Maison des Jeunes, le Pôle sportif
OMS – ASCSB, La Maison des Associations et le Reflet d’Argent) ; Cet
inventaire devait lui permettre d’établir
un organigramme de fonctionnement du futur équipement et de le traduire
en mètre carrés à construire et donc en estimation prévisionnelle.
Un projet ambitieux |
La concertation avec
les associations concernées a été efficace sous l’autorité d’un comité de
pilotage animé par la municipalité et un programme définitif a donc pu être
validé pour l’été 2011, de même que l’idée d’un parti architectural ambitieux
pour donner à cet équipement une présence emblématique forte dans le
centre-ville. L’estimation annoncée était déjà de 3,5M€HT, un montant en
excédent de 40% par rapport au coût d’objectif initial.
Après quelques «
triturations » et des tractations diverses, le coût a été ramené à 2,6M€ mais
sans illusions sur le coût final en raison des nombreuses impasses de l'estimation.
Mais déjà, alors que le
projet était bien lancé sur les rails, le maire annonçait au cours de ses
réunions de quartier du mois de mars 2011 que finalement il ne serait
vraisemblablement pas engagé avant 2014 ! La ville venait en effet tout juste
de sortir de deux hausses d’impôt successives en 2009 et en 2010 et malgré la
perspective annoncée de nouvelles rentrées fiscales dues aux constructions de
la Reux et des Cinq Jardins, elle se montrait incapable de contenir
l’augmentation continue des charges de fonctionnement avec l’ouverture
prochaine du centre aquatique.
Les projections
d’investissement en lien avec les capacités budgétaires n’étaient pas très
optimistes et la municipalité a donc rapidement préparé l’opinion à l’idée que
ce projet ne pourrait pas être réalisé au cours du mandat ! Décision sage et
raisonnable en regard de la situation financière de la commune !
Le sera-t-il dans les
années qui viennent alors que la situation générale s’est dégradée et que la
situation financière de la ville risque encore de s’aggraver ? On devrait le
savoir assez rapidement dès que les différentes listes en compétition pour les
élections municipales auront dévoilé leurs projets.
Quelques remarques générales pour clore ce chapitre...
Au terme de cette analyse,
on peut déjà faire une observation générale commune à tous les projets réalisés
ou étudiés au cours de ce mandat : celle du manque total de maîtrise des prévisions et des dépenses. Cette
remarque est particulièrement vraie lorsque, soi-disant pour réaliser des économies,
la ville a choisi de transformer certains équipements existants plutôt que
d’opter pour des constructions neuves. Les exemples du centre aquatique de la Baleine Bleue et de Pigeon Vole sont à cet égard édifiants, le coût final ayant été multiplié par deux voire plus...
Le
manque d’études préalables sérieuses permettant d’étayer
les choix des élus (réhabiliter ou démolir pour faire du neuf, choix entre des
options programmatiques différentes comme pour le centre aquatique...) est
systématique, ce qui a vraisemblablement conduit les élus à commettre des erreurs
dans leurs choix sans qu’ils ne s’en rendent compte.
Avec des coûts qui ont
« explosé » par rapport aux prévisions inscrites au programme
pluriannuel de la municipalité, les moyens ont évidemment manqué pour réaliser l’un
des projets-phare du mandat, à savoir la
Maison du Vivre Ensemble, elle aussi gravement sous-estimée.
Par ailleurs, si au
départ il a toujours été affiché de belles
intentions en matière de « Haute Qualité
Environnementale » ou de « Développement
Durable », force est de constater à l’arrivée que le plus souvent, ces
belles intentions ne se retrouvent que rarement et très parcimonieusement au
stade de la réalisation. L’obligation de réaliser des économies en raison des
dépassements importants constatés dès l’établissement des avant-projets par
rapport aux prévisions et aux capacités de financement, a conduit presque
toujours à abandonner les options annoncées au départ (exemple de la toiture
végétalisée à la Baleine Bleue et à Pigeon Vole).
Cette constante dans la
dérive des coûts, provient vraisemblablement de la volonté délibérée des
services de la mairie et des élus, de vouloir faire des
économies d’ingénierie en amont des projets : insuffisance des études
préalables uniquement réalisées en interne, manque de recherche dans les
options programmatiques possibles, imposition d’un modèle unique de conduite de
projet sans recours à l’ingénierie externe... C’est manifestement une erreur
qui a coûté très cher aux contribuables bartholoméens au cours de ce
mandat !
Errare
humanum est, perseverare diabolicum !
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