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LE BILAN DU MANDAT

Chapitre 1 : les équipements publics
                 (suite)


Le centre aquatique la Baleine Bleue :
on a sûrement raté quelque chose!




Le choix de l’option

C’était un vieux dossier déjà inscrit au programme de la majorité issue des élections de 2001 mais qui n’avait pas pu être engagé, même au stade des études, en raison de la funeste affaire de la Morlière qui a comme on le sait, très lourdement plombé les finances communales !

Le choix proposé par cette municipalité consistait à réaliser un équipement neuf à l’entrée de la Reux, pour s’affranchir des contraintes et des inconvénients de la Baleine Bleue déjà bien connus à l’époque : éloignement relatif des écoles de la commune, site considéré comme un peu étriqué, accès difficile, vétusté et mauvais état des bassins...

Le choix de la Reux à l’entrée de la ville, donnait la possibilité de réaliser un programme plus éclectique, à la fois sportif et ludique, éventuellement élargi à d’autres services prisés par certains publics du type remise en forme, cafétéria... susceptibles d’attirer des usagers bien au-delà des limites de la commune et de réduire les charges d’exploitation. L’estimation annoncée à l’époque était de l’ordre de 5M€HT en prenant comme référence des projets un peu similaires en cours de réalisation dans des villes de la Région.

La municipalité issue des élections de 2006 et reconduite en 2008 a fait un autre choix, à priori et sans en avoir bien vérifié la pertinence en se basant sur des études préalables approfondies et comparatives avec d’autres solutions : la réhabilitation de la Baleine Bleue. Elle a considéré d’emblée qu’il serait beaucoup plus économique d’utiliser l’équipement existant dont les bassins fuyaient et dont les équipements techniques avaient pourtant plus de dix ans de fonctionnement. Ce choix était assorti d’une autre contrainte : celui de fermer les futurs bassins couverts en été, avec l’option assumée de ne pas les utiliser en cas d’intempéries prolongées qui pénaliseraient fortement l’usage des bassins en plein air au cours de cette période de deux mois chaque année.

La Baleine Bleue fonctionne maintenant depuis plus d’un an et on est donc en situation de faire un premier bilan global.

La concertation préalable

Une concertation fructueuse et approfondie a eu lieu pour bien cerner les besoins en amont du projet et pour fixer les données du programme. En revanche, le débat de fond sur l’option de base a été totalement verrouillé y compris au conseil municipal, celle-ci ayant été considérée à priori comme irréversible par la municipalité.

Le coût du projet

Bassins extérieurs refaits à neuf
L’option retenue par la municipalité avait été annoncée à 4M€HT, donnant droit à une subvention régionale de 800000€ (20% du coût des travaux HT) au titre du CTU (Contrat Territorial Unique). Le coût net pour la ville représentait donc 3,2M€HT sans les honoraires de maitrise d’œuvre et sachant qu’elle devait en outre préfinancer la TVA de 19,6% avec un différé de deux ans. C’était donc en apparence tout à fait raisonnable. Mais on ne savait pas très bien si cette estimation recouvrait également le coût de la réfection des bassins de plein air dont l’estimation réalisée un peu plus tard, se montait à 660000€HT.

Mais on a déchanté très vite!

Au terme de l’avant-projet définitif, le coût du projet est passé à 6 875000€TTC honoraires inclus, (dont 800000€ de TVA environ à récupérer). Déjà à ce moment-là, un certain nombre d’options dites HQE comme la couverture végétalisée, avaient disparu du projet. La dépense nette de l’investissement pour la ville était donc déjà passée à 5 275000€ environ.

Parkings rue Paul Verlaine 
Finalement, après une révision sévère du projet (suppression du sauna et de quelques éléments d’esthétiques et de confort) et une négociation avec les entreprises, le montant des marchés a été finalisé à 5 100000€HT, soit près de 60% de dépassement par rapport aux estimations initiales. En outre, ce montant ne prenait pas en compte les aménagements de voirie réalisés par ailleurs et qui étaient indispensables au fonctionnement de la Baleine bleue, dont les nombreux parkings le long des rues de Coubertin, François Mauriac, la Venaiserie et Paul Verlaine. Cependant, une surprise agréable est heureusement intervenue réduisant d’autant le montant de l’ardoise : l’obtention d’une subvention supplémentaire et inattendue de 640000€ de Jeunesse et Sport !

Eu égard au fait que nous ne disposons pas des décomptes définitifs des marchés avec les révisions de prix et les suppléments intervenus au cours u chantier, ni du coût des VRD que l’on peut raisonnablement affecter au projet, il est difficile d’établir le coût réel définitif pour la ville. Quoi qu’il en soit, on est très loin des prévisions d’origine.

Avec des estimations de départ mieux cernées, l’option de faire du neuf ailleurs plutôt que de rafistoler un équipement ancien, aurait dès lors vraisemblablement pu s’avérer plus judicieuse !

Le coût d’exploitation

Le coût annoncé à l’époque était de 355000€ par an sachant que par ailleurs que la ville allait pouvoir fermer le Bassin d’Apprentissage Municipal (BAM) où les enfants de la commune ont tous appris à nager et qu’elle allait aussi affecter ses deux maîtres-nageurs au nouvel équipement. Le surcoût réel net d’exploitation avait donc été estimé à 200000€ sur la base d’une fréquentation annuelle et d’une tarification des entrées, calées sur celles des équipements comparables à Angers au ailleurs dans le département.

Quel bilan peut-on en tirer aujourd’hui ?

La Baleine bleue est maintenant en fonction depuis un peu plus d’un an et on dispose d’un bilan annuel complet d’exploitation. Eh bien, reconnaissons-le, cet équipement est plébiscité par les bartholoméens, la fréquentation attestant qu’il répond bien à des attentes que l’ancienne piscine associée au BAM ne permettait pas de satisfaire.

On peut dire par ailleurs dire que l’architecte a su tirer le meilleur parti possible du site et que le bâtiment a une très belle esthétique, avec une intégration parfaitement réussie dans son environnement. Les installations sont fonctionnelles et tout est donc pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Pour la 1ère année de fonctionnement de la Baleine Bleue dans sa nouvelle configuration, la municipalité ne pouvait pas rêver meilleur scénario avec un chiffre global de fréquentation de 86000 entrées. La météo ayant été plus que favorable cet été, la fréquentation des bassins de plein air a dû atteindre un record : plus de 32000 baigneurs en deux mois ! Le budget initial avait été établi sur un nombre d’usagers compris entre 80000 et 85000. L’objectif est donc atteint.

La difficulté sera de tenir le rythme dans la durée, dans un environnement qui va changer avec notamment la mise en service prochaine du centre aqualudique Aquavita à Angers et peut-être aussi au cours des étés prochains, une météo moins favorable entraînant une baisse de fréquentation importante en été. On a ainsi connu un été en 2008 où sur 100 jours d’ouverture entre juin et septembre, il n’y avait eu que 14 jours où la fréquentation avait dépassé les 300 usagers (dont 4 avec plus de 800 usagers), le reste du temps celle-ci se limitant à une chiffre compris entre 5 et 14 baigneurs  en raison des intempéries !

Mais on ne va pas jouer les esprits chagrins et on va se réjouir de ce franc succès.

Mais, il y a encore semble-t-il une mauvaise surprise qui nous attend à la suite d’une omission dans les prévisions de coût d’exploitation concernant le personnel. Il faut s’attendre peut-être à devoir recruter un maître-nageur supplémentaire. On devrait le savoir rapidement lors du vote du BP 2014.

On vient aussi de découvrir qu’une étude était en cours pour installer une GTC (Gestion Technique Centralisée) en vue d’optimiser les dépenses d’énergie ! Et nous qui pensions qu’avec une dépense aussi élevée, on disposait maintenant d’un équipement au top de la modernité ! Gageons qu’on va devoir chaque année encore dépenser de l’argent pour remplacer les uns après les autres des équipements déjà anciens et proches de l’obsolescence pour certains d’entre eux.

Globalement, les économies promises n’ont donc été que des leurres!

En conclusion, 

on pourrait donc dire que l’équipement est réussi et répond bien aux attentes des bartholoméens : les usagers de la piscine sont globalement satisfaits et n’ont en effet rien à faire des surcoûts de la réalisation ou de l’exploitation, ni des insuffisances de la conduite d’opération. 
Cependant, il est certain que l’on est passé à côté d’une belle opportunité qui aurait permis de doter St Barth d’un très beau centre aquatique, mieux situé, plus attractif et aux potentialités plus larges que celui qui a été réalisé et, cerise sur le gâteau, probablement moins cher en investissement et en exploitation.

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