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BILAN DU MANDAT (2)

Le fonctionnement de la démocratie à St Barth 

Nous poursuivons l’analyse du bilan de la mandature en examinant de quelle manière ont fonctionné les différents outils de la démocratie locale et participative...


Le maire en effet n’a eu cesse de vanter la sérénité retrouvée au sein du conseil municipal et de revendiquer la mise en place des CCQ, des collectifs du CCAS, du Conseil des jeunes...

Il peut donc paraître surprenant d’aborder une telle question alors que tout va pour le mieux à St Barth, du moins en apparence... Mais comme toujours, il faut y regarder de plus près...

1)    Le conseil municipal

Des relations apaisées
Il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître les progrès accomplis depuis 2008 et les mérites personnels du maire pour apaiser ses relations avec son opposition, la période exécrable qui a suivi l’alternance de 2001 puis le retournement de la situation en 2006. Dont acte !

Les délibérations sont comme partout, votées à plus de 90% par l’opposition, ce dont se vante aussi le maire. Il n’y a rien là d’anormal, la grande majorité de celles-ci ayant un caractère plus technique que politique : pour remplacer un candélabre, il n’y a pas une manière spécifique de faire, l’une qui serait de droite et l’autre de gauche.

Pour quelles raisons, la minorité devrait-elle par ailleurs s’opposer à un projet culturel pavé de bonnes intentions ou à une charte sportive elle aussi tellement généreuse dans ses objectifs qu’elle ne peut que faire l’unanimité ? Dans la réalité, les vrais clivages ne surgissent que lors des débats budgétaires et à propos d’orientations à prendre sur certaines questions plus fondamentales (exemple de la fermeture de l’école de la Venaiserie...).

De là à dire comme le maire dans la presse locale le 3 octobre 2011, que la municipalité fait une politique de gauche, il y a un pas à ne pas franchir !

Une opposition qui a joué le jeu mais qui n'a jamais pesé sur l’essentiel

Depuis 2008, la minorité municipale a essayé de jouer le jeu honnêtement en apportant une contribution positive lorsque la majorité lui a donné la possibilité de s’exprimer. Le maire a d’ailleurs reconnu que l’écoute de sa minorité avait été très positive pour contraindre la majorité à se montrer plus rigoureuse dans la gestion budgétaire et dans la prospective financière...

Cependant, lorsque l’opposition veut faire entendre un point de vue divergent au conseil municipal, c’est toujours sous les sarcasmes des élus de la majorité, ce qui n’est pas le signe d’une démocratie sereine et totalement apaisée..

Mais il faut se rendre à cette évidence : les grandes orientations qu’elles soient budgétaires ou qu’elles concernent les grands projets engagés par la commune, ne sont débattues sur le fond qu’au sein du seul bureau municipal (le maire et les adjoints) où tout se décide et jamais publiquement au conseil municipal dont c’est portant le rôle essentiel.

Lorsque les commissions où siègent les élus de la minorité sont saisies des dossiers, les débats d’orientation ont déjà eu lieu et le travail ne porte plus que sur les choix techniques de mise en œuvre, sans réelle possibilité de débattre et de remettre en cause des orientations déjà prises. Le conseil municipal lui-même en est rendu à n’être qu’une chambre d’enregistrement...

La contribution de la minorité concerne donc rarement les options de fond, celles qui pèsent réellement sur la vie de la cité.

Une majorité en trompe-l’œil

Au cours du mandat, les deux seuls grands débats sur le fond qui ont eu lieu, ont concerné la fermeture de l’école de la Venaiserie et le licenciement de l’animatrice de la maison de quartier de la Paperie. Au cours de ces débats, des options fondamentalement différentes se sont confrontées et c’est la majorité qui a décidé comme c’est la règle en démocratie.

C’est aussi parce que les débats d’orientation budgétaire sont rendus obligatoires par la loi que la minorité a eu la possibilité entre 2006 et 2009, le plus souvent sous les quolibets des élus de la majorité, de démontrer que les choix budgétaires de la majorité conduisaient la ville dans le mur ! On sait ce qu’il en est advenu avec les fortes hausses d’impôts entre 2009 et 2011 !

C’est d’ailleurs vraisemblablement en évitant d’aborder publiquement certaines questions de fond que le maire a réussi à maintenir l’apparente cohésion de sa majorité durant le mandat.


 On vient de voir que tout ceci n’était qu’un trompe-l’œil. L’ « explosion » de la majorité municipale révèle certes des ambitions personnelles et des stratégies partisanes. Mais elle met aussi en évidence des différences de sensibilité politique que la pratique démocratique en vigueur avait réussi à masquer jusque-là!

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