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BILAN DU MANDAT (2)

Le fonctionnement de la démocratie à St Barth 
                                (suite)


1)   La démocratie participative

CCQ, collectifs du CCAS, Conseil municipal des Jeunes... St Barth est dotée de nombreux outils de démocratie participative... Certains de ces outils se sont avérés efficaces voire exemplaires mais il y en a malheureusement un certain nombre d’autres dont on se demande encore à quoi ils peuvent servir...

Il faut se garder de jeter le bébé avec l’eau du bain et savoir reconnaître comme une réussite incontestable et un modèle du genre, la procédure mise en place pour élaborer le projet de réforme des rythmes scolaires dans la commune. Sans cette préparation rigoureuse, le projet aurait eu du mal à se mettre en place !
Que n’utilise-t-on pas les mêmes outils et la même rigueur dans les autres domaines !

            Les CCQ : des fantômes ?

Nous aurions aimé faire un bilan du travail réalisé par les CCQ, fleurons de la démocratie participative à St Barth ! Mais malheureusement, nous n’en savons pratiquement rien tant ils sont discrets sur ce qu’ils font !

Nous avons appris incidemment à un certain moment qu’ils étaient sollicités pour donner un avis sur le diagnostic et le projet du centre-ville – jamais présenté au conseil municipal faut-il préciser. Nous avons également su qu’ils avaient travaillé sur le parc de l’Europe avec pour mission de faire des propositions sur les fonctions que ce parc de centre-ville est appelé à assurer dans le futur. Mais on ne sait rien du travail qui a suivi et des propositions qui ont pu être faites...

On a aussi appris que les CCQ étaient associés à la préparation des réunions de quartiers avec pour mission d’interroger eux-mêmes le maire sur les problèmes répertoriés dans chacun d’entre eux. C’était en soi une bonne idée, mais la réalité est là : peu de bartholoméens connaissent les citoyens de leur quartier engagé dans le CCQ.


Bref, dans l’impossibilité que nous sommes d’évaluer le travail qui a été fait, nous n’en dirons pas plus sur le bilan de leur action.

Depuis leur création en 2006-2007 et sans mettre en cause la bonne volonté des citoyens qui s’engagent dans les CCQ, les conditions n’ont vraiment jamais été réunies pour que ceux-ci fonctionnent efficacement. L’adjoint en charge de la citoyenneté, en dehors de beaux discours sur le sujet, semble incapable de leur donner une quelconque légitimité et une véritable existence comme force de concertation et de proposition. Quant aux élus référents, en l’absence de cap clair et de méthodologie rigoureuse, ils semblent impuissants et peu motivés !

La seule chose dont on soit sûr, est la suivante : l’existence des CCQ si fantomatiques soient-ils, a constitué un excellent alibi pour éviter maire d’avoir à se présenter devant les bartholoméens pour débattre publiquement de certains projets comme le devenir du centre-ville et recueillir leur avis.

            Des errements significatifs : l’exemple de la Venaiserie!

La réhabilitation du quartier de la Venaiserie est un bon exemple pour illustrer les voies détournées empruntées par les bartholoméens pour se faire entendre, mettant cruellement en lumière les insuffisances du dispositif existant de concertation et l’absence des CCQ et des autres outils de la démocratie participative!

            L’exception qui confirme la règle
La restructuration du centre aquatique a déclenché une opération de réhabilitation complète des espaces publics du quartier de la Venaiserie. L’accessibilité à ce centre et au collège, combiné avec la création de nouveaux parkings, ont justifié une réflexion sur le schéma de circulation. Dans cet exemple précis le CCQ Venaiserie-Centre s’est substitué aux élus pour organiser la concertation !.

Le responsable du CCQ, malgré les réticences du maire, a pris en effet l’initiative de distribuer lui-même 270 tracts invitant les habitants du quartier à une réunion organisée par ses soins, pour débattre de ce schéma. Cette réunion a rassemblé une cinquantaine d’habitants du quartier soit autant que les réunions de quartier du maire ! Le schéma a ainsi été validé dans son principe et finalement réalisé !
1ère question : le travail des CCQ consiste-t-il à se substituer aux élus pour consulter la population ?

Une pétition plus efficace que la concertation et le débat ?
Quand les travaux ont été engagés dans le quartier sans aucune concertation préalable, un habitant a pris l’initiative de faire signer une pétition pour demander que la ville engage l’enfouissement du réseau téléphonique et câblé ainsi que celui de l’éclairage public, non réalisés à l’origine mais non prévus dans le projet initial. Cette pétition a obtenu 63 signatures.

Présentée directement au maire à l’hôtel de ville par une délégation de résidents représentant la majorité des familles, délégation certainement un peu « intimidante », celui-ci a dit oui sans prendre la peine de consulter les instances démocratiques existantes habilitées à en débattre ou a en décider : CCQ, commissions municipales, conseil municipal... Coût supplémentaire : 150000€ !


Sans porter de jugement de fond sur le bien-fondé de cette décision, il est cependant évident que cette manière de procéder pose une question de fond sur la manière d’exercer la démocratie.

L’accord donné sans débat préalable municipal, va dorénavant constituer un précédent pour tous les autres quartiers de la ville. Pour quelles raisons en effet refuserait-on aux autres habitants, ce qui a été accordé à ceux de la Venaiserie et ce, sans considération des dépenses supplémentaires entraînées ?
2ème question : à St Barth, faut-il dorénavant considérer que pour obtenir ce que l’on veut, il vaut mieux faire signer une pétition plutôt que de perdre du temps à interroger les instances normales de l’expression démocratique ?

            Une concertation bâclée et de l’argent gaspillé
Dans l’un des petits bois de ce quartier, il existait un petit sentier tracé au fil du temps par les riverains, reliant directement la rue Charles Péguy à la raquette où se situe l’entrée du club de tennis et de l’EREA. Le schéma des déplacements l’avait inscrit dans le projet, mais à vrai dire, personne ne considérait nécessaire d’investir pour un aménagement dont l’utilité n’était pas avérée.

Les riverains sont donc tombés des nues lorsqu’ils ont entendu les tronçonneuses entrer en action pour élargir ce sentier. On vous passe sur les péripéties ubuesques relatées en son temps dans ce blog, qui ont jalonné la réalisation de ce petit sentier, dont une réunion de « crise » dans l’urgence  à la mairie entre le maire et une délégation du quartier...

Ce sentier est aujourd’hui élargi, « borduré » et revêtu de falun,  avec des fourreaux en attente pour un hypothétique réseau d’éclairage public totalement inutile à cet endroit..
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On a eu là l’exemple le plus abouti de ce qu’on fait de pire : l’absence de concertation préalable sur l’utilité d’un projet et sur les modalités de sa réalisation, le gaspillage d’argent public...

On voit donc qu’il y a des marges de progrès considérables !

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