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LE BILAN DU MANDAT (suite)



2) L’urbanisme et l'habitat


Les grandes opérations d’urbanisme en panne!

Lorsqu’il est arrivé aux affaires en 2006, la nouvelle équipe n’a eu qu’à fignoler le projet Cœur de Ville qui était pratiquement terminé. Elle a surtout trouvé dans les cartons, un projet d’aménagement de la Reux-les Cordelles prêt à démarrer. On se souvient que lors de la campagne en 2006, le candidat JF Jeanneteau contestait violemment ce projet, sa seule référence en matière d’urbanisme étant le lotissement classique en habitat groupé ou libre de construction, modèle exclusif mis en œuvre jusque-là dans la commune à quelques exceptions près dans le centre-ville.

Il est vrai que l’opération la Reux-les Cordelles traduisait déjà dans la réalité ce qui allait devenir la règle pour éviter l’étalement urbain : la recherche de nouveaux modèles urbains combinant habitat collectif et habitat individuel groupé permettant une densification de l’habitat, sans nuire à la qualité du cadre de vie.

La municipalité a fini par se rendre à cette évidence et a finalement accepté de lancer le projet sans y apporter la moindre modification. Aujourd’hui le quartier des Cordelles est presque terminé, alors que la Reux (1ère tranche) est plus qu’à mi-chemin. Chacun peut juger du résultat en fonction de ses propres critères d’appréciation...

Simultanément ou presque, la coopérative des Vergers d’Anjou a pris l’initiative de lancer une opération d’aménagement sur son terrain à la Paperie avant les élections de 2008, pour lui permettre de reconstituer des fonds propres et d’aller de l’avant. Les études ont été confiées à Frédéric Rolland, architecte du Cœur de Ville et le terrain cédé à Gambetta. Cet opérateur privé a accepté la prise en compte de 20% de locatifs sociaux dans le programme. Ce projet (289 collectifs et 40 maisons individuelles) est allé vite et l’ambition du promoteur était d’enchaîner les différentes tranches, sans rupture d’offre de logements jusqu’à la fin de l’opération.

Aujourd’hui la Reux et les Cinq Jardins sont pratiquement arrêtés, victimes de l’atonie du marché immobilier... On ne peut évidemment pas rendre la municipalité responsable de la situation même si on peut regretter l’année perdue avant le lancement de la Reux...

Densification dans le tissu urbain

Logi-Ouest, un organisme privé d’habitat social, qui disposait d’emprises foncières insuffisamment utilisées dans les programmes qu’il gérait, a obtenu l'autorisation de densifier quelques zones d’habitation existantes : 5 maisons à « énergie positives » au 122 rue de la Gemmeterie, 36 collectifs à « énergie passive » (avec un cabinet médical) 99 rue de la Gemmeterie et 9 maisons à  « très haute performance énergétique avec énergie renouvelable », 2 rue du Pressoir. On peut globalement considérer que ces projets n'ont pas dénaturé le cadre de vie des habitants riverains.

Des permis de construire ont également été accordés dans le tissu urbain existant sans nuire à la qualité urbaine !

Des lotissements à tout va !

Devant l’atonie du marché immobilier, le maire a considéré que pour maintenir un niveau suffisant de constructions sur la ville, il fallait renforcer l’offre qui correspond à la demande majoritaire des postulants à l’habitat : l’habitat individuel en lotissement classique !

Les projets de Mongazon, du Puy Heaulme et de la Rillerie à l’entrée de la ville, correspondent à cet égard à une certaine logique d’aménagement dans la configuration de la ville. Cependant, cette frénésie de vouloir « brader » tous les terrains vides de constructions pour y accueillir des maisons individuelles, peut cependant devenir malsaine. Elle peut en effet obérer l’aménagement futur de la ville et dans certains cas s’apparenter à de la « braderie » de terrains susceptibles d’accueillir dans l’avenir des opérations de constructions plus conformes aux besoins...

L'exemple de Chauffour est à cet égard significatif. Pourquoi en effet une telle précipitation pour engager ce terrain encore occupé par l’entreprise Pétrissans, alors qu'il occupe une position stratégique et qu'il sera dans l'avenir, vraisemblablement appelé à permettre la création de la liaison qu’il y aura lieu d’assurer entre le centre-ville et le futur quartier de l’Aumônerie ?

Ces décisions précipitées et irréfléchies dénotent un manque de réflexion et de vision sur l’avenir de la ville et sur ses perspectives de développement.

Des opérations « plantées » !

Les études d’aménagement des Hardouinières ont été lancées au début de l’année 2012 afin d’essayer de mettre de l’ordre dans un secteur mité par des constructions réalisées au coup par coup au fil du temps, sans projet global et disons-le en dépit du bon sens. Il s’agit aussi de lancer une zone artisanale le long de la route de Saumur. Alors que le planning prévoyait une validation du projet d’aménagement au début de l’année 2013 et le lancement des travaux d’aménagement au début 2015, on n’a encore vu aucun plan d’aménagement et on ne sait toujours rien de ce qui se trame...

Pour le centre-ville, la seule opération qui ait vu le jour depuis 8 ans est celle de l’ilot Pasteur Beaufort (avec le Quernon) qui est bien engagée. On ne sait pas encore quels seront les commerces ou services qui vont occuper le rez-de-chaussée, la seule certitude que l'on ait aujourd'hui étant que le bail de la boulangerie existante ne sera pas renouvelé.

Depuis déjà une bonne quinzaine d’années, la ville a engagé la rénovation de l’ilot Coubertin et il ne reste plus que quelques emprises foncières à négocier pour maîtriser la totalité de cet îlot et y engager un projet de construction bien situé à proximité du centre. Pourquoi cette opération ne fait-elle pas l’objet d’une ZAC confiée s’il le faut à un aménageur, pour en sortir enfin ?
Friche dans l’îlot Coubertin

Par ailleurs, la ville a bien lancé un diagnostic sur un périmètre restreint du centre-ville pour tenter d’esquisser des perspectives pour l’aménagement et la restructuration de quelques îlots promis à des évolutions dans les années qui viennent. Les CCQ ont été mis dans le coup mais là aussi, même si on dispose d’une image avec des projets d’immeubles sur ces îlots, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’un vrai projet de restructuration du centre-ville.

En effet, les questions préalables essentielles n’ont pas été posées et traitées : îlots susceptibles d’être rénovés, desserte du centre-ville par le bus, accessibilité et plan de circulation dans la perspective de développement de la ville à l’Est vers la Marmitière et l’Aumônerie, évolution du commerce, préservation du patrimoine, nature des équipements publics éventuellement indispensables, perspectives d’aménagements de l’espace public... 

Certes le maire a montré un schéma d’aménagement dans ses réunions de quartier mais aucune réponse n’a été apportée aux questions de fond qui vont se poser faute de méthode rigoureuse d’analyse, faute également d’une ambition et d’une vision pour le devenir du centre-ville de St Barth dans dix ou quinze ans.

Lorsque l’opportunité s’est présentée d’acheter la Poste, située à un emplacement stratégique, la municipalité a été dans l’incapacité de réagir et de négocier. Il lui appartenait en effet d'orienter l’avenir de cette emprise déterminante pour l’extension et la restructuration éventuelle du centre Jean Jaurès et pour relier celui-ci à la place Allende....Manque de vision et de projet là aussi!

Le parc de l’Europe a lui aussi fait l’objet d’une réflexion prospective en vue d’un réaménagement correspondant aux véritables besoins du centre-ville. Là aussi, on ne sait rien de ce qu’il en est advenu.

Le résultat de cette absence de vision et d’ambition est que la ville achète au coup par coup des propriétés lorsque l’opportunité se présente mais sans savoir où elle va et dans quel délai elle pourra de nouveau engager une opération significative dans le centre-ville. Il y a maintenant une certaine urgence car faute d’engagement pour poursuivre la dynamique engagée en son temps par le projet Cœur de Ville, celui-ci pourrait connaître de nouveau une nouvelle déshérence.

En conclusion

Si on fait le bilan global de cette mandature, on peut donc dire que tout ce qui était facile a été engagé et correctement réalisé.

En revanche, on voit aussi que ce qui fait vraiment défaut, c’est une ambition forte pour le devenir de notre ville et un manque criant de méthodologie pour se fixer des perspectives et avancer dans les projets un peu complexes comme la restructuration du centre-ville et le développement futur vers l’Est.

Peut-on encore se payer le luxe d’un nouveau mandat sans avancer de manière significative sur ces projets aussi déterminants?

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